Premiers pas, première rencontre.

La journée touchait presque à sa fin et le temps était très mauvais. En effet, il n’avait pas cessé de pleuvoir depuis le début d’après-midi. Le soleil ne semblait pas vouloir montrer le bout de son nez. Au pied des escaliers menant à l’entrée principale de l’académie Cross, une jeune fille était plantée là à fixer le grand bâtiment qui se tenait au loin, face à elle. Elle était habillée d'une fine robe blanche ornée d'une ceinture noire et portait une paire de ballerine noire. Ses cheveux, mouillés, étaient détachés et virevoltaient au gré de la brise. La demoiselle venait de faire tout le chemin à pieds depuis le centre ville où un taxi l’avait déposé. Elle avait demandé au chauffeur de la laisser, lui assurant qu’elle pouvait se débrouiller toute seule pour le reste de la route. Elle fit tout le trajet sous la pluie, à pieds, l’étui de son violon à la main. Un léger sourire était dessiné sur son visage, elle était contente de ce premier pas vers cette liberté qu’elle avait tant souhaité. Sans plus attendre, elle entama la monter des marches d’un pas décidé.

Une fois en haut, elle marcha jusqu’à l’entrée du bâtiment principal qui se trouvait face à elle. Elle s’arrêta alors à quelques mètres de celui-ci en entendant des voix non loin d'elle. Des gens s’approchaient et elle n'était pas encore prête pour ça. Elle sentit la panique s’emparer d’elle. En dehors de ses concerts et des quelques séances de dédicaces, elle n’avait jamais parlé à d’autres personnes mis à part sa mère. Elle décida qu’il était un petit peu tôt pou l'instant pour croiser des gens. Elle regarda autour d'elle, cherchant un échappatoire. Elle s’éloigna alors de l’entrée et contourna le bâtiment où elle emprunta une petite allée qui se trouvait non loin. Elle souffla un peu afin d’ôter le stress qui s’était emparé d’elle tout en continuant d’avancer et arriva jusqu’à un grand jardin. Elle se posa alors sur un banc à proximité et soupira. Son étui sur les genoux, elle fixait le sol. Ce n’était pas en évitant les gens qu’elle allait se faire beaucoup d’amis.


« Quelle idiote je suis… » Souffla-t-elle en se laissant tomber contre le dossier du banc et regarda alors le ciel. La pluie s’était enfin arrêtée et le ciel s'était légèrement éclaircit depuis tout à l'heure. Elle n'en pouvait plus de cette timidité et de cette solitude qui lui gâchaient la vie. Il fallait qu'elle prenne sur elle et qu'elle fasse des efforts, elle se l'était promis avant de venir ici. Et puis, le temps lui était compté. Dans quelques années, elle devrait reprendre sa carrière en main et repartir en tournée. Avant que cela n'arrive, elle était bien décidé à faire changer les choses.

Le jour voyait le soleil se coucher alors que Kisako commencer sa journée. Elle était sortie malgré la pluie pour se diriger vers les jardins un cape rouge sur les épaules et la capuche de celle-ci rabattu sur la tête. C'était le début de sa journée et en tant que présidente du club d'art floral elle passait voir les fleurs et fougère du jardin. Elle avait passé ses gants pour pouvoir prélever quelques espèces qui permettraient de réaliser une ou deux compositions. Elle n'avait pas encore de membre, mais elle pourrait avec quelques photos peut-être en attiré. L'année après tout n'était pas encore réellement commencer, les élèves arrivaient seulement. Pourtant, elle commençait déjà à faire vivre le club. Elle aimait cela et même s'il venait à n'y avoir jamais aucun membre ce n'était rien elle continuerait à faire et aider à entretenir les parterre.

Elle aimait tant les fleurs que jamais elle ne les prendrait de ses mains nues, jamais elle ne risquerait que celles-ci ne se fane à son contacte. Cela en serait inimaginable. Elle venait de finir sa sélection quand elle se stoppa venant de percevoir une émotion. Laissant sa capuche retomber dans son dos et ce tourna dans la direction du sentiment. Son regard s'illumina alors qu'elle cherchait à savoir. Elle fut un peu amusée, étonner, mais aussi toucher par la personne dont émaner cela. Elle rangea ses cisailles et fleure, fougère dans les bras elle prit la direction de  l'endroit d'où devait se trouver la personne. Elle finit par apercevoir la silhouette et continue jusqu'à pouvoir bien la discernée la personne et découvrir la jeune fille aux longs cheveux de couleur sombre et qui avait pris l'eau. Oh, ..... elle ne s'était pas abritée de la pluie. Ses vêtements le prouvaient aussi. Normalement l'on s'abrite de la pluie.

_ Bonsoir. Tu vas prendre froid ainsi à cette heure.

Elle souriait la regardant, son regard s'étant éteint et ainsi il apparaissait grâce à ses lentilles paraissaient noisette. Ses longs cheveux noir, elle les avait attachées en queue haute par un ruban rouge sang, quelques mèches retombaient autour de son visage.

Lucy était complètement dépitée. Elle passa ses mains sur son visage et ferma les yeux quelques instants. Tout ce qu’il lui manquait, c’était du courage, oui rien qu’un peu pour se lancer et affronter le reste du monde.  Avec cela, le reste suivrait et la situation s’améliorerait d’elle-même, elle en était sûre. Alors qu’elle était plongée dans ses pensées, une voix l‘interpella, ce qui la fit sursauter. Elle releva alors la tête vers elle et regarda la personne qui se tenait face à elle. Une jeune femme, aux cheveux aussi noirs qu’elle, au visage si fin ; une des demoiselles les plus belles qu’elle avait croisé jusqu’ici, et pourtant Lucy en avait vu pas mal dans son milieu. Elle resta là, sans un mot, à la regarder. Lorsqu’elle croisa le regard de la jeune femme, elle sentie ses joues se teinter de rouge. Elle se leva brusquement, faisant tomber son étui au passage et détourna le regard, gênée et légèrement paniquée. Elle se pencha alors de manière très maladroite vers elle pour la saluer.

« B-bonsoir… » Bafouilla-t-elle. Elle se redressa vers elle, toujours aussi rouge et prit une profonde inspiration. « Merci… Merci de t’inquiéter mais.. Mais ça va je t’assure.. » Dit-elle en esquissant un très léger sourire.

Lucy passa alors une de ses mains dans ses cheveux. Des petites gouttes coulaient de leur pointes et roulaient sur ses joues toujours rosies. Elle sentit alors qu’il lui manquait quelque chose. Elle regarda ses mains, puis par terre et découvrit son étui qui gisait au sol. Il était un peu couvert de boue. Elle se mit alors accroupit et s’empressa de le ramasser et le nettoyer comme elle le pouvait. Elle l’ouvrit alors et regarda si son violon n’avait pas été endommagé. Elle soupira de soulagement en voyant qu’il était intact et se dépêcha de refermer la boite qu’elle serra contre elle.

« Désolée… » S’excusa-t-elle en se relevant, faisant bien attention à ne pas croiser son regard. Elle devait la trouver bizarre de réagir comme ça.Certaines personnes ne comprenaient pas comment on pouvait être autant attaché à un objet comme elle le faisait ; ils ne comprenaient pas que cet instrument était le seul compagnon qu'elle ait connu depuis bien longtemps.

Kisako gardait son magnifique sourire en la regardant. Elle avait bien remarqué la gêne et même sa légère panique. Elle s'inclina en salut elle aussi en la voyant faire. Son regard se posa sur l'étui, qui heureusement n'était pas ouvert malgré le choc, après un instant en l'entendant, tourne son regard à nouveau vers elle. Elle sourit avec douceur en la voyant bafouiller. Elle était touchante dans sa façon d'être qui était à l'opposé total d'elle. Son comportement lui permit de comprendre qu'elle n'était pas habituée aux gens autour d'elle. Peut-être n'était-elle pas habitué à des pensionnats, en y réfléchissant après avoir compris avec le violon qu'elle en jouait c'était très plausible pour elle que ce soit cela. Sa réponse l'amusa un peu, il n'y avait bien que les humains pour dire ça. Certes elle n'avait pas de doute, que pour l'instant elle était bien, mais à moins de faire la plus grande erreur qui soit c'était une humaine qu'elle avait devant les yeux. Cela signifiait que demain il était possible que ça ne soit pas le cas, même avec l'évolution qui se poursuivait. Les humains n'avaient vraiment pas changé même après tout ce temps qu'elle avait passé sans connaissance. C'était amusant cela pour elle.

_ Non, je me doute bien que là maintenant ça va. Moi je pensais plus à demain, un coup de froid c'est le lendemain qu'on le voit.

Elle observait comment elle agissait et dans chacun de ses souvenirs, pas une seule fois elle n'avait vu quelqu'un se comporter de la même façon qu'un autre. Cette jeune femme lui prouvait à nouveau. Trempé au point ou ses cheveux laissaient perler des gouttes d'eau.  Elle la regarda s'accroupir et essayer de le nettoyer ainsi que vérifier le violon. En la voyant serrer ainsi contre elle l'étui qui contenait son violon, il n'y eut plus de doute qu'elle y tenait vraiment. Par contre, quand elle s'excusa Kisako mit un temps, étant surprise. Pourquoi s'excusait-elle ? Elle se perdit dans sa réflexion essayant de comprendre pourquoi elle s'excusait de rien. Car elle n'avait vraiment pas trouvé de raison à cela.

_Je devrais te demander pourquoi tu n'es pas à l'intérieur, mais je suis désolé je n'ai pas compris là, pourquoi m'as-tu dit je suis désolée ?

Elle s'était approchée et avait sorti un mouchoir et retire doucement de la boue qu'elle avait vu sur l'étui et lui tendit sans un mot malgré ses questions, pour qu'elle puisse regarder et mieux retirer ce qui restait de boue dessus. Elle avait compris l'importance et s'était dit que laisser sécher la boue n'était pas le mieux pour récupérer plus tard les tâches.

Malgré ses efforts et son envie d’aller vers les autres, Lucy ne parvenait pas à se détendre. Elle sentait que la panique qu’elle éprouvait ne la quittait pas. En entendant la demoiselle lui dire qu’elle allait prendre froid et que demain elle le regretterait, elle la regarda. Cela faisait bien longtemps que quelqu’un s’était soucié de ce qui pouvait lui arriver. A part sa mère peut-être… Enfin pas tout à fait. En réalité, sa maternelle faisait certes très attention à sa santé mais c’était surtout par intérêt ou plutôt dans son propre intérêt. Si Lucy tombait malade, elle ne serait plus capable d’assumer ses concerts et ses tournées jusqu’au bout. Elle ne pouvait pas se permettre de tomber malade, cela n’était pas acceptable pour elle. C’est pourquoi lorsque la jeune femme lui fit remarquer qu’elle allait attraper froid, trempée comme elle était, Lucy esquissa un très léger sourire.

« Oui, aujourd’hui je peux me le permettre… » Lui répondit-elle très doucement, presque dans un murmure.

Oui, maintenant elle pouvait faire ce qui lui plaisait, sans avoir peut des répercussions. Personne n’était sur son dos pour lui dire ce qu’elle avait le droit de faire ou non, ce qui était bien ou non. Elle était enfin libre, enfin au moins pendant quelques années. C’était toujours ça de gagné. Peut-être qu’avec le temps, elle réussirait à convaincre sa mère de la laisser mener la vie qu’elle souhaite. Elle sortit alors de ses pensées en la sentant s’approcher. Instinctivement, elle recula légèrement et leva les yeux vers elle. Elle l’observa lorsqu’elle commença à retirer la boue qu’il restait sur son étui. Elle regarda ensuite le mouchoir qu’elle lui tendait et le pris doucement. Elle rabaissa rapidement les yeux, gênée.

« Je… Je ne sais pas… je… » Ses joues s’enflammèrent à nouveau. « Je pense que…. Que tu dois me trouver étrange… Les autres m’ont toujours trouvé bizarre » Dit-elle en serrant un peu plus son étui et en relevant la tête vers elle.

Un sourire triste se dessina sur son visage. Elle passa une de ses mains dans ses cheveux mouillés. C’est vrai qu’ils étaient trempés, elle ne l’avait même pas remarqué. Cela ne la dérangeait pas du tout. Elle n’avait même pas froid. Enfin si, un peu, mais elle aimait ça. Avoir froid lui prouvait qu’elle était bien en vie, qu’elle était bien là, qu’elle existait.

« Merci pour le mouchoir… C'est gentil » Dit-elle en l’utilisant pour effacer les quelques dernières traces de terre qu’il restait.

Kisako l'observait sans comprendre vraiment comment un humain pouvait avoir une telle panique, bien qu'être humain pouvait l'expliquer, pour elle ce n'était pas vraiment possible puisque personne n'avait de réelle raison de paniquer ainsi devant une autre personne. Pour elle il suffisait de discuter pour savoir si les intentions étaient bonnes ou mauvaises de la part de son interlocuteur. Cela l'amusait tout de même et la rendait curieuse. Nous sommes à des époques bien plus avancé que la sienne et pourtant les générations actuelles se trouvaient avec plus de difficultés de communication que sa génération. Mais elle fut ravie d'entendre ce que lui dit là jeune fille, cela l'aidait un peu à comprendre mieux pourquoi la jeune femme était ainsi et qu'elle n'avait pas fait ce que la majorité des personnes auraient fait face à la pluie. Si elle pouvait se le permettre de suivre son envie alors Kisako ne pouvait plus rien dire à cela. Elle lui sourit.

_ Dans ce cas je n'ai plus rien à dire à cela, il faut toujours profiter de ce que l'on a envie.

Kisako avait bien perçu son mouvement de recul,  pourtant il ne lui avait pas semblé réaliser un geste qui aurait pu l'effrayer. Elle avait du mal à savoir si cela était de la timidité ou toute autre chose par moment. Pourtant, quoique l'on puisse penser face à elle, c'était tout de même quelqu'un d'intéressant et Kisako fut soulagée ensuite de la voir prendre son mouchoir. Elle entendit après cela des mots pour lesquels elle eut du mal. Étrange ..... Bizarre ...????? C'est bien ce qu'elle venait de lui dire. Sans le vouloir Lucy venait de la faire bloquer, c'est pour cela qu'elle la fixait actuellement.

Elle avait devant elle une humaine, au vu de son jeune âge par rapport à son propre âge réel : une enfant, une jeune femme loin de ce qui était son quotidien, nouvelle dans ce pensionnat, qui joue du violon, qui tient à celui-ci. D'un autre côté il y avait le fait : qu'elle avait pris la pluie et que c'était parce qu'elle était libre de le faire aujourd'hui qui pouvait être étrange. Mais au regard de tout cela, la normalité l'emportait largement.

_ Je suis désolée de te l'apprendre, mais tu es la plus normal qui soit, comme la majorité des êtres humains. Je ne sais pas qui t'as dit que tu étais bizarre. Je pense moi que cette personne devait l'être elle bizarre.

Elle aperçut la tristesse dans son sourire et cela en était triste. Elle se demandait bien comment si jeune l'on pouvait être triste, l'on devrait être plutôt joyeuse et profiter de la vie. Elle eut un pincement au coeur face à cette pensée. Elle qui aimait sa famille et qui ne pouvait pas supporter de voir la tristesse chez eux, il semblait qu'elle ne pouvait pas le voir plus chez quelqu'un d'autre.

_ Mais de rien.

Elle avait réagi au merci, elle retira ensuite une Anémone des fleurs qu'elle avait dans les bras, dont l'une des significations était la persévérance et la lui tendit.

_ Une fleur pour te souhaiter la bienvenue ici et qui te portera chance. Tu verras le pensionnat est génial et tu te feras vite des amis j'en suis certaine.

Elle lui sourit chaleureusement, tout ce qu'elle venait de lui dire était un souhait qu'elle faisait pour celle-ci.

Lucy se sentie soulagée. Un léger sentiment de joie parcourut tout son corps et tout son être pendant un court instant. Le fait que la jeune femme comprenne son choix, sa réaction un peu étrange, qu’elle la comprenne elle, c’était tout simplement très agréable. Même s’il ne s’agissait que d’une chose futile et insignifiante, c’était très important pour Lucy. C’était… Un premier pas. Oui, et le premier est toujours le plus dur, mais dans son cas, c’était une véritable délivrance.

Lucy posa alors ses yeux sur elle. Le regard de la jeune femme ; ses grands et magnifiques yeux marrons qui la fixaient, la gênaient quelque peu. Ses rougeurs, qui s’étaient légèrement estompées depuis plusieurs minutes, réapparurent instantanément sur ses joues. Elle la fixait également, telle une enfant qui ne comprenait pas quelque chose. Et c’était le cas, elle n’arrivait pas  savoir pourquoi elle la regardait ainsi. Diverses questions lui traversèrent alors l’esprit : pourquoi la fixait-elle comme ça ? Avait-elle fait ou dit quelque chose qu’elle n’aurait pas du ? Peut-être était-ce parce qu’elle avait eu ce mouvement de recul et qu’elle l’avait mal prit ? Toutes ces interrogations se bousculaient dans sa tête. Elle sentit alors la panique refaire surface et ce n’était pas bon. Elle qui commençait à se sentir à l’aise, perdait à nouveau pieds et ça, il n’en n’était pas question. Elle ne devait pas laisser ce sentiment prendre le dessus ; et pour cela il fallait qu’elle sache pourquoi.

Lucy baissa alors légèrement les yeux et se remémora ses propres paroles dans le but de chercher ce qui avait pu pousser la jeune femme à réagir ainsi. Mais ce ne fut que lorsqu’elle prit la parole qu’elle eut sa réponse. Elle cligna alors des yeux en l’entendant. Elle la trouvait… Normale ? Sérieusement ? Elle agissait bizarrement devant elle depuis tout à l’heure et malgré cela, elle la trouvait normale. Lucy n’en revenait pas. Une fois la surprise qu’avaient provoquée ces paroles passée, elle esquissa un sourire. Pas triste cette fois-ci, mais plutôt… Amusé. Oui c’est cela, Lucy était amusée qu’on parle d’elle ainsi, ce n’était pas dans les habitudes de son entourage. Elle lâcha même un petit rire. Léger et retenu, mais un rire quand même. Ces mots lui avaient remonté le moral.

« Tu n’es pas comme les personnes que j’ai côtoyées auparavant… Et crois-moi, prends cela comme un compliment. »

Lucy regarda alors la fleur que la jeune femme lui tendait. Après une petite et discrète hésitation, elle l’accepta. Cela lui faisait du bien d’avoir pu parler à quelqu’un comme elle venait de le faire. Ce n’était pas grand-chose mais pour une première rencontre avec une personne d’un milieu autre que le sien, ce n’était pas si mal.

« Merci beaucoup… Tu es vraiment une personne gentille. Je suis ravie d’être tombée sur toi… » Dit-elle en esquissant un léger sourire. « D’ailleurs, je ne me suis même pas présentée. Je m’appelle Lucy, Lucy Turner. » Ajouta-t-elle en se penchant à nouveau, mais cette fois avec plus d’assurance.

En se courbant, une de ses mèches était tombée sur son visage. Lucy la prit entre ses doigts et la replaça derrière son oreille. Elle regarda la jeune femme, attendant avec impatience la révélation de son nom. Elle était curieuse de la connaître et cela n’était pas arriver depuis bien longtemps. Cette fille avait l’air tellement attentionné et douce qu’on avait envie d’aller à sa rencontre. Et cette douceur n’était pas qu’une impression, elle avait pu s’en rendre compte au cours de leur conversation. Elle posa ensuite ses yeux sur les fleurs qu’elle tenait dans ses bras et compris facilement qu’elle y tenait autant qu’elle-même tenait à son violon. C’était agréable de croiser quelqu’un qui arriverait peut-être à comprendre qu’on ne peut vivre réellement sans la passion qui nous tient à cœur.

Kisako était ravie de pouvoir s'apercevoir que la jeune fille avait de la joie. Finalement, ce soir son don de ressentir les sentiments et état d'esprit semble être utile. Jamais jusqu'à cette époque elle n'avait été en compagnie d'autant de personnes et il allait y en avoir encore davantage, car la rentrée officielle n'était que pour demain. Elle avait eu un peu de mal avec tout ce flot d'émotions groupé. La jeune fille qui se trouvait devant elle, était l'unique personne à être détachée des autres. C'est sans doute cela qui avait fait qu'elle se soit intéressé à elle et approchait de celle-ci. Un sentiment seul, égarer loin de tous les autres et si ressemblent. Là c'était différent et plus elle la regardait, plus elle la trouvait adorable, une véritable enfant dans son regard quand elle la fixait.

Alors qu'elle était partie dans sa réflexion, elle s'aperçut bien que le regard devant elle c'était baissé, mais avant tout il fallait qu'elle finisse sa réflexion. Un soulagement passa lorsqu'elle vit son sourire amusé et son petit rire à ses paroles. Elle s'était un peu inquiétée de l'avoir fait repartir dans l'état d'esprit qu'elle était plus tôt. Soulager que ce moment qu'avait été pour elle une interrogation ne l'est pas totalement détachée de la joie qu'elle avait pu percevoir. Au moins elle n'avait pas perdu de sa sociabilité après tout ce temps dans un sommeil sans rêve. Un sourire franc ce dessina sur les lèvres de Kisako en entendant ses paroles.

_ Oh, mais je le prends comme un compliment, car pour moi la différence est ce qui fait la personne que l'on est. Si l'on était tous semblable ce monde serait bien ennuyeux.

La jeune fille n'avais pas idée d'à quel point elle était différente des autres. Comment qualifierait-elle le fait que face à elle c'était un vampire ? La créature que beaucoup de roman humain décrive comme diabolique ? Peut-être qu'un jour elle verrait cela en lui disant ce qu'elle est. Pour l'instant ce n'était qu'une rencontre dont elle ne pouvait savoir si une amitié verrait le jour entre toutes les deux. Les choses étaient bien parties dans ce sens et le futur sera le seul à dire ce que sera leur lien. Pour l'instant la jeune fille était intéressante pour Kisako qui la trouvait délicate. Elle lui faisait penser à certaine de ses fleures si délicate dans leur beauté que l'on avait du mal à les cueillir et pourtant elles étaient les plus résistantes une fois coupées.

Un instant Kisako eut de l'inquiétude face au geste qu'elle avait fait ensuite de lui offrir une fleur. Avait-elle pensé qu'elle ne l'accepterait pas ? Oui, un cours instant ce fut le cas, mais comme pour la rassurer la main de la jeune fille c'était tendu et avait pris ce que sa propre main attendait qu'elle accepte. Elle en fut soulagée, cela était peut-être une façon de s'assurer qu'à une prochaine rencontre elle ne serait pas une inconnue pour Lucy. Un premier lien en quelque sorte entre elles deux. Elle écarquilla les yeux en l'entendant dire.

_ Mince ! Pardon, je ne me suis pas présentée non plus. Pourtant, c'est moi qui aurais dû me présentait la première.

C'est vrai ça, elle l'avait accosté parce qu'elle était trempée et que ses pensées lui étaient parvenues comme un ressenti. Mais tout de même la moindre des choses aurait été qu'elle se présente. Elle se sentit à son tour un peu gêné de ne pas s'être présentée quand elle l'aurait dû le faire. Elle s'inclina légèrement, ainsi que sa tête.

_ Je me nomme Kisako, Kisako Kimura.

Elle se redressa pour la regardait à nouveau et lui sourit chaleureusement.

_ Je suis ravi de faire ta connaissance Lucy. Je suis nouvelle ici, mais je suis arrivée il y a un moment déjà. Si tu as besoin d'un renseignement, n'hésite pas.

Depuis son arrivée elle n'avait pas arrêté et avait fait le tour au point de connaître parfaitement l'académie et avait posé toutes ses questions au Redferd. Elle s'était d'ailleurs entendu dire qu'elle aurait faite une bonne chargée de discipline à connaître tout de l'académie. Heureusement il y avait déjà des chargés de discipline de nommer, elle n'aurait pas put prendre se poste de toute façon. Puisqu'elle tenait à ne pas être remarquait. Elle devait se tenir loin de personne qui lui sont chères et une en particulier, mais cela est une autre histoire.

Les paroles de la jeune femme plaisaient à Lucy. Décidément, elle savait dire ce qu’il fallait pour que la petite Turner soit à l’aise à ses côtés. Pour une première rencontre, c’était impressionnant mais aussi rassurant. Oui, rassurant de voir que quelqu’un dans ce monde acceptait la différence avec autant d’entrain. C’est sûr que là-dessus, elle avait raison, la différence était une bonne chose ; mais la plupart des gens ne comprenaient pas cela. En y réfléchissant bien, peut-être que certains ont du mal à accepter la différence, non pas parce qu’ils ne veulent pas, mais plutôt parce qu’ils ont peur de l’inconnu. Les gens qui ne sont pas comme nous ont tendance à nous effrayés ; et c’était le cas pour Lucy. Pour elle, les personnes qui l’entouraient avaient quelque chose de terrifiant, quelque chose qui la mettait mal à l’aise. Alors elle préférait s’en éloigner et s’isoler dans un monde qu’elle connaissait et qui la rassurait. Mais depuis quelque temps, elle avait compris que la faute ne venait pas que des autres, elle était également fautive. Elle ne cherchait pas non plus à les comprendre, à connaître les choses qui faisaient d’eux ce qu’ils étaient. C’est pourquoi elle avait pris la décision de changer et d’aller vers les autres. C’était difficile, mais elle y arriverait, elle voulait être entourée et se faires des amis, elle le souhaitait de tout son cœur.

« C’est vrai, tu as raison…»  Répondit-elle en souriant. « J’ai toujours pensé que les autres étaient terrifiants car ils n’étaient pas comme moi ; ni ne ressentait ce que moi je ressentais… Mais j’ai compris maintenant que c’était une bonne chose. Et que ce qui me faisait le plus peur la dedans, c’était d’aller vers eux, tout simplement. »

Lucy avait dit ses mots en gardant son sourire, les yeux posé sur la fleur qu’elle venait d’accepter. Elle la tenait délicatement dans sa main, faisant très attention à ne pas l’abîmer. Lucy la trouvait très belle et apaisante ; tout comme la jeune femme qui se tenait face à elle. Lucy la regarda et sentit l’espoir l’envahir. Elle aimait parler avec elle et se disait que peut-être, dans quelques temps, après avoir passé davantage de moments ensemble et partager des choses toute les deux ; elles pourraient devenir amies. Rien n’était encore fait mais cela semblait bien parti entre les deux jeunes femmes.

Lucy eut un petit rire en l’entendant s’excuser de ne pas s’être présentée plus tôt alors que c’était elle qui avait entamé la discussion. La jeune Turner la regarda s’incliner, toujours le sourire aux lèvres, un sourire doux. Kisako, c’était comme ça que se prénommait son interlocutrice. C’était un prénom qui lui allait très bien de prime abord. Du peu que Lucy la connaissait, elle savait qu’elle était douce et élégante et très chaleureuse, avec elle en tout cas. Elle fut soulagée d’entendre que Kisako était également nouvelle à l’académie et qu’elle l’aiderait à connaître les lieux si besoin est. Peut-être une nouvelle occasion de faire plus amples connaissances ?

« Moi également, Kisako. Merci ca me ferait plaisir que tu me fasses visiter, mais je ne veux pas te déranger. » Dit-elle en inclinant légèrement la tête en signe de remerciement.

Elle regarda alors autour d’elle. Les jardins étaient vraiment très calmes, à croire qu’elles étaient les seules dans les parages. Elles avaient croisé quelques élèves en arrivant, mais leur nombre n’était pas très grand. Après tout, la rentrée n’était que demain tout le monde n’était peut-être pas encore arrivé. Elle verrait sans doute davantage de monde à la réception de bienvenue organisée demain soir. Elle posa à nouveau son regard sur Kisako.

« Tu sais s’il y a beaucoup d’élèves inscrits ici ? » demanda-t-elle. « J’ai entendu dire que c’était une académie réputée mais je n’ai pas l’impression qu’il y est grand monde. »

Pour sa première fois au sein d’un établissement comme celui-ci, ce n’était pas plus mal qu’elle n’est croisée que peu de gens, il fallait quand même lui laisser le temps de s’adapter. Et puis, le hasard avait bien fait les choses et lui avait permit de faire la connaissance de Kisako. Alors oui, c’était une bonne première journée.

Kisako la regarda sourire et cela lui réchauffait le cœur. C'était spécial, car elle était une psionique et que le niveau de maîtrise qui était le siens pouvait la déstabiliser. Ainsi elle présentait les états émotionnels autour d'elle, mais pas uniquement. Des brides du futur pouvait lui parvenir et le futur qui se dessinait devant Lucy venait de changer. Elle n'arrivait toujours pas à se faire au fait qu'une seule paroles, qu'un seul geste pouvait changer un futur. Ce n'était pas que la jeune femme devant elle ait eu un futur douloureux. Il avait juste changé pour l'académie, son adaptation se ferait mieux, elle finirait par ne plus avoir peur de la différence des autres à présent. Le sourire qu'elle affichait au départ de l'académie dans quelque année était plus que sincère et ce sont des amis qu'elle saluait et qui la saluaient avec de grand geste et tous ce jurant de se revoir rapidement. Ces années dans l'académie lui apporterait maintenant plus de bonne chose que de mauvaise chose. Elle ira plus facilement à l'avenir vers les autres, petit à petit. Sa venue vers elle semblait avoir ouvert quelques verrous et elle serait toujours là pour ne pas les laissait se refermer. Le futur de Lucy montrait qu'elle méritait de sortir d'une certaine solitude qui était la sienne et ainsi de se créer des liens durables.

Les mots de Lucy étaient ce qui avait déclenché une prémonition qui la représentait dans le futur. Elle avait donc toujours trouvé les autres terrifiants. Aujourd'hui pourtant elle savait et venait de comprendre que la différence n'était pas la raison première de sa peur. Était-ce les paroles qu'elle lui avait dites, sur le fait que pour elle-même la différence rendait le monde moins triste et nous pouvait que nous étions nous et pas une autre personne ? Aurait-elle réussi à faire comprendre pour une fois à quelqu'un sa façon de pensée ? C'était bien ce qu'elle avait entendu, qu'elle avait raison. Cela lui réchauffait plus qu'elle ne pensait le cœur, elle qui avait désespérément il y a bien longtemps essayé d'expliquer ce dont son cœur était capable et qu'elle ne pouvait se défaire. Elle remonta sa main droite au niveau de son cœur en regardant Lucy le sourire aux lèvres. C'était réconfortant pour soit-même de réussir à faire sourire et d'aider les autres à se comprendre eux-même et trouver la solution.

_ Je suis ravie que mes mots ont pu t'être utile.

Regardait Lucy était comme un apaisement de ce qui se cachait profondément en elle. Une simple rencontre, inattendu et différent d'autres déjà faites, rien qui ne puisse montrer puisse être plus que cela. Pourtant, pour elle comme comme pour la jeune femme face à elle, il semblait, qu'elle était un apaisement. Elle l'observait et la voir ainsi avec la fleur était magnifique pour elle, rare était les personnes qui apportaient de l'importance à une fleur offerte et pourtant le langage des fleurs était riche et tellement révélateur de ce que l'on souhaite transmettre à la personne qui reçoit. Lucy semblait l'avoir comprit, la vie prise à cette fleur ne serait pas inutile et continuait dans son cœur et elle se développera jour après jour apportant à celle qui la reçut tout le soutient dont elle aura besoin.

Par la suite elle s'excusa, car elle ne s'était pas présentée et elle fut amusée du petit rire de Lucy qui fit partir toute trace de gène face à son oubli. Le destin semblait bien faire les choses, toutes les deux semblaient bien s'entendre, peut-être avait-il choisi de réunir deux âmes qui semblaient avoir de différente façon de la solitude en elle. Une façon peut-être de mettre sur la voix d'un chemin qui pourrait leur être utile à toutes les deux. En entendant à nouveau Lucy, elle se disait que la possibilité d'être amie, n'était pas exclu. Elle avait peur de déranger, alors que plus tôt c'était elle qui se rendit compte qu'elle avait oubliée la politesse même de se présenter. Donc puisqu'elle venait de lui proposer cela ne la dérangeait pas de lui faire visiter l'académie.

_ Tu ne me déranges pas, puisque si je le propose c'est que tu n'as qu'à me demander. Par contre, si tu ne me vois pas c'est que je suis occupée.

Cela la faisait sourire davantage, elle était un peu amusée puisqu'il était vrai que si elle ne pouvait pas être disponible à autre chose, personne ne pourrait la trouver. Elle regarda dans la direction de son propre pavillon en entendant sa question. C'est vrai qu'il n'y avait pas beaucoup d'animation dans les extérieurs pour l'instant. Il pouvait même paraître vide et pourtant cette académie accueille beaucoup d'élève. Elle regarda ensuite à nouveau Lucy.

_ Oui, il y a beaucoup d'élève dans cette académie. Mon pavillon est déjà quasi rempli de ses pensionnaires, beaucoup sont arrivés aujourd'hui. Ils sont entrains de s'installer, je suppose que c'est pareil pour tous. Et ceux qui sont arrivés avant comme moi, aidons pour les installations et aussi pour les dernières mises en place des salles communes. C'est rare que de nouveaux élèves arrive aussitôt que moi. Ce sont des anciens qui le font. Donc je pense que tu trouveras plus d'animation dans les couloirs de l'académie ou à ton pavillon.

Il est vrai qu'en ses jours proches de la rentrée elle avait vu plus de monde dans les bâtiments qu'à l'extérieur. Tous était attelé à quelque chose comme elle s'occupait du club qu'elle présiderait. C'était sans doute parce que son club était en rapport avec les fleurs qu'elle était l'une des seules à l'extérieur.

[Hors RP : pas de soucis, ca m'arrive parfois ! Bon la c'est le contraire, j'étais motivée et inspirée donc j'ai répondu très vite xD Prends ton temps, ne t'inquiète pas, on est pas pressées   Et moi aussi j'aime ce rp du coup je suis très motivée ! ^.^ J'espère que ma réponse t'iras ^^]

Lucy ressentait quelque chose d’étrange en elle, une sensation qu’elle n’avait jamais ressentit auparavant. Enfin, ce n’était pas tout à fait vrai. Elle avait déjà éprouvé cela, mais il y a très longtemps, trop longtemps. C’était à l’époque où elle avait encore un père, donc cela ne datait pas d’hier. Elle était encore petite fille quand celui-ci avait décidé de les abandonner sa mère et elle. Elle n’avait jamais vraiment compris la raison de ce départ. Tout ce qu’elle savait, c’était que depuis qu’il était parti, il vivait heureux auprès de sa nouvelle compagne et de son petit garçon ; auprès de sa nouvelle famille quoi. Oui, elle savait cela car même s’il n’a jamais daigné prendre des nouvelles de sa propre fille, Lucy avait remué ciel et terre pour le retrouver. Mais le bonheur de son paternel était si grand qu’elle avait eut l’impression de se noyer et de se perdre devant tant de joie. Elle n’avait pas eut le courage d’aller le retrouver. Mais il n’y avait pas que ça. Pendant des années, il n’avait jamais fait le moindre pas pour se rapprocher d’elle. Peut-être était-ce parce qu’elle ne lui manquait pas ou tout simplement qu'il n’en n’avait pas envie. Alors  quand elle se retrouva à quelques mètres de lui, prête à lui parler, elle se rendit compte que finalement, elle non plus n’avait pas envie. Et c’est comme ça qu’elle repartit sans que son père ne s’en aperçoive… Mais aujourd’hui, les choses étaient différentes. Ce qu’elle ressentait à cet instant en compagnie de Kisako était un sentiment qu’elle n’avait pas gouté depuis bien longtemps, tellement qu’elle avait du mal à le reconnaitre : la sérénité, la quiétude enfin appelez cela comme vous voudrez mais tout ça pour dire qu’elle était tout simplement bien. Heureuse d’être là  à cet instant ; heureuse de cette rencontre qui sans le vouloir, avait changé quelque chose en elle ; heureuse tout simplement.

Kisako ne devait pas se rendre compte à quel point ses paroles avaient pu lui être plus qu’utiles. Lucy avait longuement, au plus profond d’elle-même, attendu qu’un jour, quelqu’un lui dise cela. Il ne manquait plus que ça pour que la jeune femme se libère de ce sentiment de peur qui s’était installé en elle depuis de longues années déjà, voir même depuis sa plus tendre enfance. Lucy remerciait le hasard d’avoir si bien fait les choses et d’avoir fait en sorte que Kisako croise son chemin. Et elle remerciait la jeune femme intérieurement de prendre de son temps pour s’intéresser à elle.  Lucy espérait juste ne pas trop abuser  de sa gentillesse envers elle. Elle ne voulait surtout pas la déranger et la faire s’éloigner. Après tout, c’était la première fois qu’elle parlait si bien et ouvertement avec une personne alors elle ne savait pas trop ce qui était permit ou non afin de ne pas aller trop loin. Mais lorsque la jeune femme lui assura qu’elle ne l’embêtait pas du tout, ayant elle-même proposer cela, la jeune Turner fut soulagée.

« D’accord » Répondit-elle, toujours le sourire aux lèvres. « Je dois t’avouer que cela me rassurait un peu de faire le tour avec toi. J’ai l’impression que l’académie est plutôt grande, j’aurai un peu peur de m’y perdre. » Ajouta-t-elle en replaçant l’une de ses mèches humides derrière son oreille.

Alors que Lucy lui avait demandé s’il y avait beaucoup d’élèves d’arriver, elle remarqua le regard de Kisako se diriger vers un bâtiment un peu plus loin. Elle ne savait pas ce qu’était ce lieu, mais avait l’air très prestigieux comme le reste de l’académie. Elle observa l’édifice durant quelques secondes puis reposa ses yeux sur Kisako. La jeune femme semblait en pleine réflexion et Lucy n’osa pas prononcer un mot de plus, attendant une réponse de sa part. Lucy regarda alors la fleur qu’elle tenait toujours et décida de lui trouver une place de choix. Doucement, elle porta la fleur jusqu’à ses cheveux sur lesquelles elle l’accrocha délicatement en faisant bien attention à ne pas l’abîmer. Faire ce genre de choses ne lui ressemblait pas, mais elle était là pour changer ses habitudes alors une petit geste comme celui-ci ne ferait pas de mal. C’est entendant le son de la voix de Kisako qu’elle reporta son attention sur la jeune femme qui la regardait à présent.

« Ah oui je vois… » Dit-elle en acquiesçant. « Ca se comprend, y a toujours quelque chose à faire lorsqu’on arrive dans un nouvel endroit. »

Elle s’arrêta alors de parler et se mit à réfléchir quelques secondes. Elle aussi aurait d’ailleurs des choses à régler pour son arrivée ici. Elle n’avait pas remit les papiers qu’il manquait dans son dossier d’inscription, notamment l’autorisation de sa mère de passer les prochaines années ici et son accord pour la laisser vaquer librement et sans problèmes à toutes les occupations qui lui tiendrait à cœur, sans avoir a demander son consentement à chaque fois. De plus, on ne lui avait pas attribué de chambre, ce qui était normal puisqu’elle ne s’était pas présenter à l’accueil comme elle aurait dû le faire.

« D’ailleurs, en parlant de ça, je ne me suis pas présentée à l’accueil. Du coup, je n’ai même pas de chambre. Je pense que ca peut être embêtant. A moins que je dorme à la belle étoile… Quoi que dans ce beau jardin ca ne me déragerait pas. » Dit-elle sur un ton de plaisanterie.

Et oui, Lucy faisait de l’humour, à ca manière, mais de l’humour quand même.

C'était quoi ? La joie ? Oui, la joie qui émanait bien des deux jeunes femmes, ce qui faisait que Kisako rayonnait. Mon dieu que c'était lointain un tel moment. Elle était encore ignorante de sa mutation la dernière fois qu'elle avait parlé si librement et qu'elle ressentait l'excitation de pouvoir partager ce qu'elle connaissait. En fait cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu d'ami autour d'elle. Pour une fois il semblait que les événements lui apportaient plus que ce qu'elle avait. Elle parlait à quelqu'un autre que sa famille, mais aussi quelqu'un qui n'était pas un vampire. Cette époque lui apportait tout de même un plus. Il semblait y avoir plus de personnes qu'à son époque capable de comprendre les choses et d'accepter l'irréel qu'ils représentaient en tant que vampire en étant victime de cette évolution, car pour elle cela n'avait pas à être plus qu'un thermes ou qu'un autre. Cette académie était une magie à elle seule, un espoir. Il faut tout de même avouer que pour une sang-d'or c'était impensable qu'une académie puisse regrouper plusieurs races dans un même endroit. Malgré tout, elle avait découvert avec le temps ici que c'était bien le cas et que l'académie n'avait fait que rouvrir après des années sombres. La cohabitation entre vampire et humain avait eu déjà lieu par le passé. Elle espérait que cette fois-ci le destin de cette académie soit différente et qu'elle soit le ciment d'un monde ou les différences et incompréhension ne dirige plus et qu'ainsi les nouvelles générations n'aient pas à en souffrir de cela.

_ C'est vrai qu'elle est un peu grande, mais tu verras il n'est pas compliqué de si retrouvait et puis elle est splendide et l'on a tout ici.

Elle était ravie d'être dans un lieu si beau et emplie d'espoir. C'est ainsi qu'elle le voyait. C'était au-delà d'un regard qui pourrait décrire très exactement la majesté d'une grande colonne, la magnificence des voûtes, des plafonds qui ressemblaient à un ciel de printemps. Tout cela était bien trop pour elle, Kisako voyait simplement le sens réel des choses, cette académie était belle parce qu'elle représentait, un doux rêve qu'est celui que les vampires, humains, loups-garous puissent un jour se comprendre et vivre sans crainte. C'était juste magnifique ce rêve et il raisonnait sur les murs de l'académie. La beauté des lieux ne faisait que sublimer l'académie. Tout cela pour dire que ce sera un vrai plaisir pour elle de faire visiter les lieux à Lucy.

_ Le bâtiment qui se trouve là-bas c'est mon pavillon. Le pavillon de la lune, pour la classe Night. Il est au centre des deux autres pavillons, sur sa gauche celui du soleil et sur sa droite, celui de l'étoile.

Comme si elle avait perçut une interrogation silencieuse, elle avait lancé ces mots. Ils étaient sortis seuls et Kisako regardait à nouveau le pavillon. Elle pouvait le considérer comme sa nouvelle maison puisqu'elle n'avait plus de chez soit à cette époque. Elle se rendit compte alors que c'était bizarre qu'elle dise cela ainsi, alors qu'elle avait déjà donné sa réponse juste avant. Mais le pressentiment était resté fort c'est pour cela qu'elle avait parlé de son pavillon. Elle regarda à nouveau Lucy et lui sourit. De fait elle attendait et la regardait faire. Elle l'observa et en la voyant ainsi avec la fleur dans les cheveux elle ne put que sourire et trouver cela jolie.

_ Ça te va bien cette fleur dans les cheveux Lucy.

Les choses méritées d'être dites quand cela était beau et Kisako n'hésitait jamais à le dire. Elle laissa Lucy parlait, dire ce qu'elle avait à dire en bougeant un peu. Elle était restée un peu trop sur place, normalement elle bougeait tout le temps et là ça la démanger. Elle ne faisait tout de même pas le tour de Lucy, pour lui donner le tournis, juste quelques pas pour ne plus être immobile. Tiens oui, ça ne l'étonna pas sa réponse. Quoique cela n'aurait pas été étonnant pour qui que ce soit, l'on ne pouvait pas vraiment avoir de réaction très différente de celle-ci en apprenant que ça s'installait au début d'une nouvelle année scolaire.

_ Oui.

Elle ne fit qu'affirmer avant de l'observait en la voyant réfléchir. Elle l'écouta et en fut amusée, mais elle fut d'accord avec elle, dans ce jardin il n'y avait pas de difficulté à imaginer de dormir sous les étoiles. Il était magnifique et il n'avait pas à en douter que beaucoup pensé la même chose, mais ici l'accueil était ouvert la nuit même durant l'année, cela sans doute à cause des trois créneaux horaires de l'académie.

_ Tu sais, l'accueil est toujours ouvert. Je peux t'y conduire si tu le souhaites.


Il était tout de même préférable qu'elle est une chambre, au moins pour pouvoir y déposer ses affaires.

Lucy était pressée de faire le tour de ce lieu qui lui paraissait si grand. Elle avait entendu plusieurs choses et rumeurs au sujet de cette académie, mais parfois la réalité est bien différente de ce que l'on raconte. Elle voulait vérifier cela par elle-même et se forger sa propre opinion. Au vu de sa rencontre avec Kisako, Lucy pensait se plaire dans cet endroit, mais rien n’était encore sûr. Après tout, malgré une très bonne rencontre et une amitié naissante, les choses pouvaient évoluer, et pas forcément de la bonne manière. Peut-être qu’au fur et à mesure que les jours passeraient, la jeune femme se rendrait compte que finalement ce lieu ne lui correspondait pas du tout et qu’il fallait absolument qu’elle s’en aille. Ou bien que malgré que l’académie soit fabuleuse, l’idée qu’elle s’était faite de sa nouvelle vie était complètement fausse et qu’elle préférait retourner à ses concerts, auprès de sa mère et de tous ces gens faux. Elle ne souhaitait pas du tout cela, mais c’étaient des choses qui pouvaient bel et bien arriver. Mais Lucy ne voulait pas penser à ça elle se devait d’être positive et d’aller de l’avant ; car si elle était négative par rapport à sa nouvelle situation, c’était certain que cela n’allait pas fonctionner. Car après tout, quand on part perdant, l’échec n’est jamais très loin dernière nous, prêt à nous rattraper à tout moment.

« Tant mieux alors, car l’orientation et moi ça fait deux » Dit-elle en souriant.

Le fait d’avoir Kisako à ses côté pour ses premiers pas dans cette académie l’aidait beaucoup. La panique et le stresse qui l’avait envahit en arrivant ici un peu plus tôt, avaient presque totalement disparus. Enfin tant que sa nouvelle camarade était là, ca allait. Mais quand il faudra se séparer, tous ces sentiments d’angoisse risquent de remonter à la surface. Mais pour l’instant, Lucy n’y pensait pas. Tout ce qu’elle avait en tête pour le moment était de faire plus ample connaissance avec Kisako et surtout, de faire le tour des environs afin de s’imprégner rapidement des lieux.
Lorsque la jeune femme lui parla des divers pavillons, Lucy se sentie un petit peu perdue. Quelle était la différence entre eux ? Pourquoi n’y avait-il pas seulement un bâtiment réservé aux filles et un autre réservé aux garçons ? Peut-être était-ce pour séparer les différentes classes sociales… Après tout, certaines personnes issues de familles aisées n’aimaient pas se mélanger au gens moins gâtés par la vie, c’était bien connu. Elle ne voyait pas d’autre explication. Cependant, cette vision ne lui convenait pas. Peut-être y avait-il autre chose ? Une autre explication qui ferait passer l’être humain pour quelqu’un de moins… Arrogant ?

« Je vois… » Dit-elle en regardant les différents pavillons au loin.

Cette interrogation lui trottait dans la tête. Elle de nature si peu curieuse, venait de trouver une question qui avait éveillé son intérêt. Elle sortit alors de ses pensées en sentant Kisako se déplacer. Elle regarda la jeune femme et se mit à rougir au compliment de celle-ci. Lucy détourna alors légèrement le regard, un peu gênée et la remercia, le sourire aux lèvres. Elle avait l’habitude qu’on lui fasse des compliments, mais le plus souvent, ils venaient de personnes fausses qui ne voyaient en elle qu’un moyen de devenir populaire ou de se faire de l’argent en la côtoyant. Tout ce qu’ils pouvaient lui dire sonnait faux à ses oreilles. Du coup, elle avait pour habitude de remercier poliment et d’accompagner ses paroles par une légère inclinaison de sa tête. Mais à cet instant, c’était différent. Lucy avait sentit de la sincérité dans les paroles de Kisako. C’est pourquoi elle se sentait gênée, elle n’était pas habituée à autant de sincérité venant d’une personne.

« Vraiment ? Je veux bien alors. » Répondit-elle en acquiesçant lorsque Kisako l’invita à la conduire à l’accueil. « Je te suis » Ajouta-t-elle, pleine d’enthousiasme.

Lucy s’écarta alors un peu afin de laisser la jeune femme passer devant. Elle posa une dernière fois ses yeux vers les pavillons et lui emboita le pas. Cette interrogation ne lui était pas sortie de l’esprit. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle voulait absolument savoir. Alors, durant le trajet, elle se décida à poser ses fameuses questions.

« Hm… Kisako… J’ai une question… Enfin non, plusieurs même...» Commença-t-elle en bafouillant un petit peu. « A quoi correspondent les différents pavillons ? Quelle est la raison pour laquelle nous sommes affectés à tel ou tel pavillon ? Quel est le critère ? Je… Je ne comprends pas… » Ajouta-t-elle en posant ses yeux sur elle.

Le débit de ses paroles était très rapide, ce qui montrait à quel point son envie de savoir était grande. Elle lui avait posé ses questions car Kisako était arrivée ici avant elle et que, peut-être, connaissait-elle la raison. Ou bien en avait une petite idée. Elle n’aimait pas paraître aussi curieuse, ce n’était pas dans sa nature. Et puis, elle avait vraiment l’impression d’être impolie à demander ça comme cela.

Kisako pouvait sentir l'empressement de Lucy pour découvrir le pensionnat. Il lui sembla qu'elle aussi avait eu ce sentiment à son arrivée. Cela n'était qu'une impression, car les jardins du pensionnat lui avait quelque peu fait oublier le reste. Son amour pour les fleurs l'avait emporté plus que toutes autres choses et pourtant, elle arrivera sans aucun mal à vous dire la beauté des lieux. Tombait amoureuse de cette académie ? Oui, sans aucun doute. Elle s'y sentait bien et cela était le principal. Kisako fut amusée quand elle entendit la jeune femme. Elle n'avait donc pas le sens de l'orientation, elle en fut quelque peu amusée.

_ Alors, évite la forêt. Elle est immense, j'ai failli ne plus me rappeler le chemin à prendre pour revenir à l'académie.

Elle lui sourit chaleureusement après ses mots. La forêt lui était venue en tête directement. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle s'y était risquée. Cette forêt était magnifique et immense. Y perdre son temps était très agréable, mais bien qu'elle soit un vampire la beauté des arbres, des plantes et leur parfum ne l'avaient que trop distraite et la taille de cette forêt avait bien failli la faire se perdre. Il y avait bien entendu toujours un détaille pour différencier les chemins. Encore faut-il ne pas être la tête aux alouettes, comme l'avait été Kisako. Cette fois elle pouvait remercier sa nature, car si elle n'avait pas été un vampire, elle se serait perdue.

Kisako avait ensuite parlé des pavillons, juste par intuition. Elle s'était dit que regarder un bâtiment comme elle le faisait, devait apporter des interrogations. Bien entendu, après cela c'est-elle qui se questionna sur son propre comportement. Après tout, il n'était pas commun que l'on devine ainsi une question qui n'avait pas été posée. Kisako laissa de côté sa réflexion en entendant le "je vois …. " c'était une réponse que beaucoup donneraient à une présentation, non ? Donc, elle n'avait pas à se soucier davantage de paraître bizarre. Le reste après cela devenait naturel, c'était une personne face à elle avec des sentiments et des rêves comme tout le monde. À cela fallait ajouter que comme Kisako , elle avait son monde à elle. Ce qui pourrait expliquer qu'elle n'avait pas le moindre souci à parler librement face à Lucy.

C'est un grand sourire qui se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle accepta son aide pour aller à l'accueil. Cela n'était pas bien compliqué à trouver, mais comme elle lui avait proposé de la faire visiter, l'accueil était un bon point de départ. Souriante, elle passa à côté de Lucy et avança vers l'entrée principale. C'était rare qu'elle puisse être utile à autre chose que s'occuper de fleur ou de plante.  À cet instant, elle se sentait un peu plus comme les autres et normale. Enfin, normal dans le sens où elle restait elle et non une copie d'autres personnes. Elle avançait toujours jusqu'à ce qu'elle entende le "Hm". C'est là qu'elle s'arrêta pour se tourner vers Lucy et l'écouté. La jeune femme avait des questions, dans ce cas elle allait les écouter et y répondre. Pourtant, ce fut la surprise en l'entendant posé ses questions sur les pavillons. Oui, c'était normal de se questionner. Mais rapide pour elle.

_ Euh …..

Elle resta à la regarder, avant de lever son regard vers le ciel. Comment lui expliquer ? Elle avait tort sur certain point, sans vraiment avoir tort. Les termes n'étaient pas exacte. Ne pas comprendre …... Normal ? Elle ne savait pas si à cette époque les écoles pouvaient avoir de telles particularités. Non, pas qu'elle pense aux vampire et loups-garous, plus à d'autre séparation. Quoi que Lucy lui avait peut-être donnée une voie de réponse avec les critères. À quoi correspondait les différents pavillons ? …... Elle avait bien sûr la réponse exacte, mais l'on ne pouvait pas ici révéler le secret. Il y avait des excuses définit, mais toutes des mensonges. Le souci, c'était qu'ici on le lui demandait à elle, à Kisako qui ne savait pas mentir..... omettre peut-être, mais mentir non. Ici, allait-elle pouvoir omettre quelque chose ? Il serait peut-être possible tout de même de le faire. Elle redescendit ensuite le regard vers elle.

_ Je connais la différence des pavillons. Par contre, il n'y a pas d'explication facile à dire. Elle choisit d'y allait une question après l'autre en la regardant. Les pavillons correspondent aux élèves qui en sont les pensionnaires et leur différence. …... Je suis désolée, mais moi je peux pas te sortir que c'est cela la classe sociale, car ce n'est pas le cas. Pourtant, c'est ce que tu entendras ici. Par contre, le fait qu'il y ait dans mon pavillon des stars et la vérité. Aucun d'eux ne s'en cache et puis nous sommes séparés des autres, à cause aussi de l'effet que produisent les membres de la Night classe. Tu n'auras pas de mal à t'en rendre compte. Pas mal d'entre nous sont de véritable aimant.....

Elle s'arrêta prenant une pause. Il y avait beaucoup de choses qui entraient en jeu avec le fait de leur nature. Tout ce qu'elle venait de dire était vrai pour les vampires qu'ils étaient. La beauté des vampires était une malédiction, c'est ainsi qu'elle le voyait. Être dans une académie n'aidait forcément pas à ne pas attirer les regards et l'intérêt …. Heureusement, Kisako avait sa maladresse. Ainsi bien qu'elle soit accessible, attractive comme les autres, une petite maladresse cassé le mythe et réduisait ainsi ses admirateurs et la tentation qui en découler pour un vampire de boire. Elle lui avait bien dit que ce n'était pas la classe sociale, puisque pour elle l'habit ne faisait pas le moine. Il fallait réellement être un très bon acteur, qui n'a pas le moindre raté dans son interprétation, pour réussir à passer pour ce que l'on n'est pas. On pourrait dire qu'elle est une exception, c'est une Matriarche, un chef de clan, une reine peut-on même dire et pourtant elle n'avait rien de cela. Elle est née dans une famille modeste, celui qu'elle avait aimé à en mourir avait fait d'elle une reine. C'était lui et les autres, enfin certain des autres qui la plaçaient à ce rang et la considérer ainsi. Rien n'avait été de son choix et elle s'en était rendu compte que trop tard. Laissez-là vous le dire : "la fortune est facile pour un vampire". Elle réfléchissait à présent aux loups-garous.

_ Le pavillon de l'étoile et celui des élèves de la Star Class …....

Elle fut alors un peu bloquée de ce qu'elle venait de dire. Cette classe était la seule à avoir un nom qui suivait celui de son pavillon. Pourquoi, n'a-t-il pas été fait ainsi pour toutes les classes ? Elle savait que l'académie avait un passé, peut-être cela venait-il de là. Mais cela se trouvait frappant d'un coup, en l'annonçant ainsi. Tellement, que cela l'avait coupé dans ses dires. En plus, Fullmoon leur aurait été plus représentatif quand l'on connaît les légendes raconter par les comtes et histoires. Elle se ressaisit après un temps.

_ … Désoler, je me suis un peu égarée. J'étais aux élèves du pavillon Star. Je crois que pour eux, tu trouveras aussi une particularité dans les tempéraments. Mais bon, il n'y a pas grand-chose qui peut expliquer. Elle sourit. Moi, je pense déjà que tous les élèves n'auraient de toutes façons pas put tenir dans le pavillon du soleil. Donc, il a bien fallu séparait. Le seul pavillon où tu verras vraiment de grande différence c'est le mien. Et je ne peux pas te dire que les personnes qui y sont présentes, sont tous sans argent et rang. Mais ce n'est pas le cas de tous. C'est notre naissance qui fait que nous sommes dans le pavillon de la lune.

Elle se fit silencieuse et elle commença à s'inquiéter des rumeurs et dire. Puisque la classe sociale était le mensonge pour expliquer les pavillons et elle ne se voilait pas la face. Elle était dans une classe de haut rang dans la société ….. Dans l'élite même et ce fait changeait pratiquement toujours la vu qu'ont les autres sur elle. Elle savait déjà que l'on ne l'a verré pas vraiment avec les Nights, mais elle en était une et cela n'échapperait à personne et le comportement en suivrait.

_ J'espère …. qu'avec toutes les rumeurs qui courent dans les autres classes au sujet de la mienne ne te feront pas changer à mon égard ….

Elle avait baissé le regard, finalement peut-être qu'elle n'aurait pas une nouvelle amie quand celle-ci entendrait ce qui se dit sur eux. Peut-être même croirait-elle que Kisako lui a menti. Cela ne changerait pas du passé, elle savait pourtant que c'était ainsi et qu'elle ne pouvait pas à elle seule changeait le monde, mais au fond de son cœur il y avait cette étincelle d'un jour ne plus être seule et avoir des amis. Avoir enfin une vie plus normal et vivante actuellement.

Quand Kisako lui conseilla d’éviter la forêt, un sourire se dessina sur le visage de Lucy. Elle qui était un peu froussarde ne se risquerait pas à s’aventurer dans un tel endroit. Sombre, sans aucun repère… Non cela ne la tentait pas plus que ça. Et puis, elle était habituée au luxe et au confort des grands palaces, elle n’était pas très nature. Aussi loin qu’elle se souvienne, jamais elle n’avait été faire de sortie nature ou même un peu de camping, même étant enfant. En même temps, sa mère avait elle-même goûté au luxe de part son ancien travail, alors ce n’était certainement pas elle qui aurait été capable d’initier Lucy à ce genre de pratique. Du côté de son père c’était pire, il avait complètement oublié qu’il avait une fille. Et la jeune fille n’avait pas d’amis avec qui elle aurait pu découvrir les joies du camping. Bref, si jamais elle était amenée à partir en forêt, cela ne serait sûrement intentionnel.

« Merci du conseil, mais ne t’inquiètes pas, ce n’est pas dans mon intention d’aller m’y aventurer » Lui répondit-elle tout sourire.

Quand Kisako la devança afin de lui faire une visite guidée, Lucy la suivit jusqu’à l’entrée principale. Elle était ravie d’avoir pu rencontrer une jeune fille aussi gentille et chaleureuse que Kisako. Elle avait eu peur de ne pas réussir à se faire des amis mais depuis qu’elle avait parlé avec la jeune femme, son inquiétude avait disparue. Quel chance elle avait eut pensa-t-elle. Et en plus, elle avait accepté de lui servir de guide à travers l’académie. Durant leur marche, la jeune Turner  souhaitait poser des questions qui ne cessaient de lui trotter en tête. Lorsque Kisako s’arrêta, Lucy décida de lui en faire part. Elle remarqua alors la gêne de sa camarade. Avait-elle dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Elle la regarda lever les yeux vers le ciel et serra un peu son violon contre elle. Elle avait peur d’avoir fait une boulette en lui demandant cela. Mais cela avait été plus fort qu’elle… Quand sa curiosité prenait le dessus, il fallait qu’elle l’assouvisse, c’était comme ça. Après tout, c’était quelque chose de normal, n’importe qui n’étant pas du coin se poserait les mêmes questions. Elle continua à fixer Kisako jusqu'à ce que celle-ci lui donne les réponses tant attendues. Quand celles-ci arrivèrent, Lucy écouta bien attentivement.

Effectivement, Lucy confirma ses dires, ces explications n’étaient pas simples du tout. Elle essaya d’assimiler toutes les informations qu’elle lui donnait, mais cela n’était pas facile du tout. Elle avait bien compris que chaque pavillon correspondait aux différentes classes que comprenait le pensionnat… Mais elle avait du mal à saisir pourquoi les élèves étaient assignés à telle ou telle classe. La classe sociale faisait quand même parti des critères, mais pas que. Kisako lui indiqua que des célébrités se trouvaient dans sa classe, ce qui pouvait expliquer pourquoi ils étaient séparés des autres. Cette raison tenait debout… Si n’importe qui était mélangé avec eux, cela pouvait poser pas mal de problèmes. Et cela compromettrait leur tranquillité. Elle était bien placée pour le savoir étant elle-même une star dans son domaine. Mais que voulait-elle dire quand elle disait que les élèves de la Night Class étaient des aimants ? Attiraient-ils les gens aussi facilement ? C’était possible ça ? Elle n’avait jamais rien vu de tel. Mais comme lui dit sa nouvelle camarade, elle s’en rendra compte par elle-même le moment venu… Après tout, elle n’avait fait connaissance qu’avec Kisako pour l’instant donc elle ne pouvait pas se faire une idée très claire pour le moment.

« D’accord, je ne comprends pas tout mais, je m’en rendrais compte quand je verrais les autres alors » Dit-elle en souriant légèrement.

Puis Kisako passa à la Star Class. Encore une classe spéciale ? Ou peut-être était-ce sa propre classe qui était désignée comme pas normale… En tout cas, ce que Lucy avait bien saisi, c’était que chaque pavillon et donc chaque classe avait une particularité qui lui était propre et qu’elle en saura davantage au cours de l’année. Lucy lâcha alors un petit rire en entendant la dernière explication de Kisako. Effectivement, après réflexion, cela paraissait logique. Tous les élèves de l’académie ne pouvaient pas tous tenir dans un seul bâtiment et qu’il était nécessaire de les séparer.

« Oui tu marques un point ! C’est évident ! » Ajouta-t-elle gaiement. « Merci pour toutes ces explications, c’est gentil d’avoir prit le temps de m’expliquer… »

Depuis qu’elle était avec Kisako, Lucy n’avait presque jamais cessé de sourire. Pour quelqu’un qui ne connaissait ni l’une ni l’autre, elles devaient avoir l’air de deux amies à discuter comme ça. Mais Lucy perdit son sourire en entendant les paroles de la jeune femme. Des rumeurs ? Elle venait tout juste d’arriver donc à part les explications qu’elle venait de lui donner, elle n’avait rien entendu. Mais vu sa tête, il était inévitable qu’elle les entende. Lucy sentit sa poitrine se serrer et eut un pincement au cœur en voyant le visage déconfit de Kisako. Elle qui était si belle, si souriante et chaleureuse, elle ne pouvait pas la laisser comme ça. Elle envie de lui redonner le sourire. Lucy posa alors son étui délicatement sur le sol, chose qu’elle ne faisait que très rarement, et se permit d’attraper les mains de Kisako. Ce geste lui était venu tout naturellement, comme s’il était normal.

« Sincèrement, les rumeurs je ne les écoute pas, je préfères me faire mes propres opinions. Si tu savais toutes les rumeurs qui circulent sur moi en ce moment, tu en tomberais à la renverse ! » Lui dit-elle en la regardant dans les yeux. « Et puis, peu importe ce qui se dit sur toi ou ta classe, je n’écoute que ce que me dises mes amis. Enfin... Si tu acceptes que l’on devienne amies toutes les deux…. » Ajouta-t-elle en détournant légèrement le regard, gênée.

Elle disait cela, mais elle n’avait jamais eu d’amis jusqu’ici. Mais si elle en avait, elle n’aurait confiance qu’en eux et ce qu’ils lui diraient. Les battements de son cœur s’accélérèrent. Elle n’avait jamais fait une telle demande à quelqu’un et espérait sincèrement que la jeune femme accepte son amitié.

Kisako l'écouta dire et sourit. C'était préférable et bien qu'elle n'en ait pas la moindre attention. Tout du moins seule. C'est vrai que lorsque la nature n'était pas votre credo, la forêt n'avait aucun intérêt pour vous. Pourtant, il fallait bien se rendre compte que les forêts renfermer des paysages magnifiques et des lieux secrets que vous êtes bien loin de vous imaginer.

_ Ça me rassure de te l'entendre dire. Mais un de ses jours, je serais heureuse de te montrer un lieu dans la forêt. En fait le seul où je ne risque pas de me perdre. Le paysage y est magnifique. Elle stoppa sur le coup, réagissant qu'elle s'emballait un peu trop vite. Enfin, si l'envie te dit.

Elle essaya par la suite de répondre à ses interrogations sur les pavillons. Chose difficile pour quelqu'un qui ne savait pas mentir de donner des réponses précises et net. Elle en était un peu ennuyée, ça ne la ressemblait de donner de telles réponses. Bien que le "merci" la réconforta un peu et ses dires sur le fait, qu'elle verrait bien en voyant les autres. Ah, cela elle allait voir la différence et cela même avec Kisako. Quoi qu'elle ait parfois des doutes sur le fait de ne pas être elle aussi un aimant. Par le passé elle avait tout de même beaucoup de personnes autour d'elle. Elle secoua la tête à cette pensée. Non, pas une maladroite comme elle. Il lui sembla que par le passé Tatsuma lui avait dit que sa maladresse ajoutée à son charme. Décidément celui là un beau parleur. Comment peut-on trouvé la maladresse charmante pour un vampire ? C'était juste la façon de montrer qu'elle était bien trop enthousiaste, étourdit, rapide dans ses gestes et déplacement. Cela était bien elle, la joue lui faisait souvent oublier où elle mettait les pieds et de regarder devant-elle. Et qu'arrivait-il alors ? BAAMM une chute, un objet qui casse, des vêtements tâché …... Loin d'être la stature d'un vampire de rang aussi noble que le siens et si élevé. Mais qui pouvait-elle ? Rien, elle était la fille d'humain et la majorité de ses premiers amis étaient humains et puis elle ne savait pas tout de suite qu'elle était vampire et depuis cette découverte d'être née ainsi elle n'avait pas changé. Elle était toujours cette jeune femme souriante, joyeuse, social, bienveillante. Et puis toujours celle qui n'avait jamais de temps à perdre et qui faisait donc tout et tout de suite. Tout en lui parlant des pavillons elle s'était un peu égaré en arrivant au pavillon des stars. En même temps, elle ne comprenait pas les loups-garous et elle ne pouvait rien y faire. D'où leur venait dont cette réaction envers eux les vampires. Et bien plus, comment pouvaient-ils prendre tous les vampires pour la même personne. Non, ne lui demander pas de les comprendre à moins d'un miracle. Elle n'était jamais contre une discussion avec l'un d'entre eux, mais pour l'instant elles s'étaient toujours terminées en échec. La gaieté de Lucy fit partir loin toutes ses pensées à ce sujet. Elle avait manqué un point et ça la fit sourire. Que de merci elle pouvait recevoir et cela lui faisait chaud au cœur.

_ Mais de rien Lucy c'est tout à fait normal.

Pour elle, répondre et aider était dans sa nature profonde et ne pouvait pas en être autrement. C'est pour cela qu'elle s'inquiéta un peu des rumeurs qu'elle avait pu elle-même entendre. Elle pensa un instant qu'elle devait peut-être dire son secret d'elle_même. Le dire, ça pouvait enlever un poids, mais apporté des soucis. Tout comme elle risquait fort d'être pris pour une folle. Vous imaginez : « Ah, oui au fait la Night classe est celle des vampires et j'en suis donc une. » . Non, c'est le discours d'une folle qui lit trop de roman fantastique. Car, n'est-ce pas dans les romans que le voit de grande histoire d'amour entre vampire et mortels ? Elle fut soudainement soulagée. Mon dieux quel bonheur d'entendre cela. Elle avait un peu d'elle. Kisako en faisait de même, elle ne les écoutait pas. Les rumeurs ne servaient qu'à attirer les regards, l'attention ou a posé souci à une personne qui en était visé. Son sourit s'agrandissait de plus en plus qu'elle l'écoutait parler, elle fut plutôt surprise en ayant son regard droit dans le siens. Voilà une marque d'aplomb dont faisait preuve Lucy et ça ne pouvait que davantage la rendre heureuse. Une amie elle avait bien dit une amie ….. Devenir amies …... Des larmes de joie coulèrent de ses yeux. Ami voulait dire ne plus être seul avoir au moins quelqu'un autre qu'une connaissance.

_ Je ne m'occupe pas des rumeurs … et bien sûr que s'accepte de devenir amie avec toi.

Dans un moment irréfléchi elle se jeta à son cou de Lucy lui retirant ainsi sa main et disait des merci en boucle. Elle était étrange ? Oui, mais juste parce que vous n'avez pas passé des millénaires dans un sommeil et que vous ne vous êtes pas réveillé loin de tous vos repères seule. Vous ne cherchez pas à vous cacher, car vous ne souhaitez pas interférer dans la vie d'Êtres chers. Non, vous ne pouvez pas comprendre le bonheur immense de se faire une amie et de savoir que vous avez enfin quelque chose. Un mot dit très bas en boucle et si grand pourtant. Elle lui offrait une amie et elle se foutait bien que ce soit étrange. Elle avait toujours été comme ça, son bonheur elle ne le cachait pas et l'exprimait en XXL. Le seul moment depuis longtemps où elle avait de quoi être un peu heureuse. Elle savait la gène qu'avait eu son amie à le dire, mais qu'importe elle avait quelqu'un qu'elle pouvait serrer dans ses bras et quelqu'un avec qui elle pourrait parler et peut-être un jour quelqu'un à qui dire le secret de sa vie et celui de sa nature. Sans que ce ne soit pas un vampire pour ne pas risquer de s'attirer des soucis.

Lorsque Lucy la réconforta dans le fait qu’elle n’irait certainement pas s’aventurer seule en forêt, Kisako sembla rassurée. Lucy le remarqua grâce au sourire que la jeune femme affichait à présent. Sa nouvelle camarade semblait être une personne très protectrice envers les autres, une qualité que peu de gens dans ce monde possédaient de nos jours. Et Lucy aimait cela. En réalité, elle appréciait de plus en plus de choses chez Kisako, ses qualités, sa façon de discuter et d’expliquer, sa gestuelle également, douce et gracieuse. Tout ceci la poussait à se rapprocher de la jeune femme. En entendant ses paroles l’invitant à lui faire découvrir un endroit où le paysage était magnifique, Lucy pensa que peut-être Kisako ressentait la même chose qu’elle. La jeune Turner esquissa un sourire et acquiesça. Elle n’était pas à l’aise au milieu de la nature mais elle était ici pour changer et découvrir de nouvelles choses et peut-être qu’elle apprendrait à apprécier les sorties natures.

« Avec plaisir. Je te fais confiance. » Dit-elle en la regardant, toujours ce sourire aux lèvres.

Puis les deux jeunes discutèrent des pavillons et Kisako expliqua à Lucy les différences que l’on pouvait trouver au sein de chaque pavillon, ainsi que des diverses classes. Lucy ne regretta pas d’avoir posé ses question, mais elle ennuyée de déranger ainsi Kisako. La pauvre demoiselle semblait chercher ses mots et peinait à lui expliquer tout ceci. Elle paraissait même se perdre dans ses nombreuses explications. Cependant, à la fin de celles-ci, Lucy semblait avoir compris de ce la jeune femme avait tenté de lui définir. Elle remarqua aussi que les différentes classes ne semblaient pas se mélange entres-elles ou très peu ; voir même que certains élèves ne devaient pas s’apprécier. Après tout cela, Lucy sembla même quelque peut impatiente de faire la connaissance des camarades de classe de Kisako afin de cerner ce qui les rendaient si particuliers.

Après que Lucy l’ait remercié, Elle avait remarqué une once d’inquiétude dans la voix et les mots de Kisako. Elle lui fit part des rumeurs qui, apparemment, circulaient au sein de l’académie et du fait qu’elle avait peur que Lucy croit en celles-ci. Ayant elle-même des problèmes avec ça, la jeune Turner la rassura et lui parla sincèrement du fait qu’elle souhaitait devenir son amie si celle-ci l’acceptait. Elle avait la boule au ventre en attendant la réponse de Kisako, craignant qu’elle soit négative ; mais quand la jeune femme lui affirma qu’elle ne s’occupait pas des rumeurs et qu’elle acceptait son amitié, Lucy fut soulagée. Kisako serait donc sa nouvelle amie, sa toute première à l’académie et même dans sa vie. Elle en était extrêmement heureuse. Et quand sa nouvelle amie lui sauta au cou, pleurant à chaudes larmes et la remerciant à répétition, Lucy cligna des yeux, surprise, puis se mit à sourire. Elle passa alors ses bras autour d’elle et la serra un peu contre elle. Elle ne savait pas qu’une telle sensation pouvait faire un si grand bien ; qu’une simple étreinte pouvait lui réchauffer le cœur.

« Merci à toi… » Murmura-t-elle en fermant les yeux, savourant cet instant.

Cette chaleur, Lucy en avait eu longtemps besoin. Elle trouva enfin une personne avec qui discuter de tout et de rien, quelqu’un qui ne connaissait pas sa vie de star du violon, qui l’acceptait elle alors qu’elle ne savait que très peu de choses à son sujet. Kisako pourrait être l’amie à qui elle pourrait se confier à l’avenir, demander conseils pour telle ou telle chose. Et être présente dans les moments difficiles. Et Lucy pourrait lui rendre tout cela et l’aider du mieux qu’elle pourrait à l’avenir. A ce moment précis, Elle espérait de tout son cœur que cette amitié durerait encore et encore, sans jamais n’avoir de fin. Après quelques instants à se serrer l’une l’autre, Lucy se sépara doucement de Kisako et lui attrapa la main. Elle la regarda alors en lui souriant chaleureusement.

« Désolée de t’avoir fait pleurer comme ça, ce n’était pas mon intention. Mais je suis très heureuse d’être avec toi. J’espère que toi et moi ca durera longtemps ! » Dit-elle les joues légèrement rosies.

Elle se baissa alors pour ramasser l’étui de son violon qu’elle avait précédemment posé au sol, sans lâcher la main de Kisako une seule seconde. Peut-être avait-elle peur qu’elle s’en aille ou qu’elle regrette. Ou bien encore que tout cela ne soit qu’une illusion créée par son imagination et son envie d’être entourée de gens sincères. Elle avait tout simplement peur que cette amitié éclate en poussière et s’envole à jamais, ne laissant qu’une solitude et un vide qui ne pourrait être comblé. Peur que ceci ne soit qu’un rêve et qu’elle se réveille dans son lit, seule. Elle se redressa alors et regarda Kisako, se rassurant de la voir ici même, avec elle ; rassurée de voir que tout ceci est bien réel.

« Et si on allait me la trouver cette fameuse chambre ? A moins que tu veilles m’accueillir dans la tienne ? » Dit-elle en plaisantant.

Kisako fut encore plus heureuse en l'entendant dire que ce serait avec plaisir et qu'elle avait confiance en elle. Elle allait donc pouvoir partager quelque chose avec quelqu'un depuis longtemps. Elle ne serait ainsi plus la seule à profiter de l'endroit qu'elle avait découvert dans la forêt. Ce qui était toujours aussi surprenant c'était, qu'elle trouvait toujours de tels lieux en se perdant. Elle était toujours bien dans la nature contrairement à beaucoup de ceux de sa nature. Elle se l'était déjà entendu dire des vampires qu'elle était bizarre. Elle savait ce qui arriverait si elle touchait des fleurs couper et pourtant elle s'occupait d'elle-même de ses plantes, fleurs de chez elle et elle faisait même les bouquets qui ornaient son manoir. Ayant donc souvent des gants pour ne pas risquer de faire mourir quoi que ce soit. C'est donc tout naturellement qu'elle avait accepté de reprendre le club d'art floral qui n'avait pas trouvé de nouveau membre ni de président au départ des anciennes élèves de l'académie.

_ Génial !

Un simple mot pour exprimer qu'elle était heureuse accompagner de son sourire. Rien de plus, tout simplement comme elle était. Elle avait réussi à balayer les inquiétudes qu'elle pouvait avoir face aux rumeurs qui pouvaient avoir sur la Night Class et qui forcément finiraient par la toucher elle aussi. Ainsi dont, elle avait trouvé une jeune fille comme elle qui ne s'occupait pas de rumeurs et préférer découvrir par elle-même. Un bon signe, sans aucun doute que son intuition était la bonne. Cela prouvait aussi qu'elle avait raison de suivre ce qu'elle ressentait. Tout ce qu'elle pouvait techniquement faire, bien qu'on lui ait dit souvent qu'il ne fallait pas. Certes ce qu'elle ressentait l'avait conduit à d'elle-même s'infliger un sommeil sans vie et aussi offrir un cadeau que n'ont pas idée les humains de cette époque. En même temps comment le savoir puisque tout cela n'est pas écrit. Quoi qu'il en soit elle était ainsi comment là changer ? Surtout, si même un amour puissant ne l'avait pas put ?

Elle n'avait pas pu ensuite s'empêcher de sauter au cou de sa nouvelle amie. Elle venait de se faire une amie et Lucy n'avait sans doute pas la moindre idée de ce que cela pouvait représenter pour la jeune femme qui venait de s'accrocher à son cou. Elle lui offrait un cadeau que pas la moindre somme d'argent aussi important qu'elle soit ne pouvait acheter. Elle lui permettait de ne plus être seule au monde. Elle réussie à la faire sourire au merci à toi. C'est ainsi qu'elle put faire taire les merci. Elle la lâcha en la sentant se détacher, la regardant. Elle lui laissa l'une de ses mains et de l'autre elle sécha ses larmes. Elle lui sourit de tout son cœur. L'écoutant dire.

_ Non, mais non. N'en soit pas désolé je suis juste heureuse c'est tout. J'espère aussi, car je me sens moins seule maintenant.

Elle venait de lui dire. Jusqu'ici elle se sentait un peu seule, mais enfin elle avait quelqu'un avec qui elle pourrait parler et discuté. Une amie avec qui partager, tout ce qu'elle voudrait lui faire découvrir. Elle fut un peu amusée au rappel de la chambre qu'elle devait normalement aller voir et au fait de l'accueillir dans sa chambre. Elle n'aurait pas eu de mal à cela, mais elle doutait que le président du pavillon en soit d'accord.

_ Je l'aurais bien fait. Mais je risque de m'attirer les foudre de président des élèves de la Night. On n'a pas vraiment le droit d'amener ainsi des élèves d'autre classe dans le pavillon.

Pourtant, elle aurait sans souci elle accueillit dans sa chambre et aussi fait découvrir ce pavillon de la lune. Il y avait les règles et on ne peut tout de même pas, malgré son rang aller ainsi au-dessus de règlement de l'académie. Elle se tourna ensuite.

_ Allons s'y.

Elle l'entraîna avec elle pour prendre la direction de l'accueil lançant un bonsoir joyeux à l'accueil et elle fit ainsi sourire. Elle laissa ensuite Lucy voir pour obtenir sa chambre. Attendant un peu en retrait en regardant toujours le haut plafond du hall ou était l'accueil. Cette académie était magnifique elle ne mentait pas. Elle s'était aussi éloignée au cas où l'hôtesse d'accueil aurait quelque chose à dire à Lucy. Elle savait bien que celle-ci n'aimait pas que l'on écoute les conversations. Les curieux elle savait comment s'en occuper et être avec eux. Kisako elle ne voulait aucunement s'en attirer les foudres. C'est dangereux n'en douté pas les dames avec un si grand sourire.

Bon et bien c’était décidé, Lucy partirait en petite expédition en compagnie de Kisako et elle en était ravie ; et apparemment, il en était de même pour sa nouvelle camarade au vu du sourire qui s’affichait sur son visage. Elle allait enfin découvrir les joies de la nature et surtout le bien-être et la jouissance que procure une sortie avec une amie ; chose qu’elle n’avait encore jamais expérimentée auparavant. Elle était impatiente d’organiser cela avec Kisako  et surtout pressée de s’y rendre. Elle sentait que toutes les deux, elles s’amuseraient beaucoup. Et puis, Kisako faisait tellement d'éloges sur ce lieu qu’elle souhaitait lui montrer que la curiosité de Lucy s’était à nouveau réveillée.

Mais il n’y avait pas que cela qui la rendait heureuse. Elle était rassurée de voir que Kisako la comprenait. En effet, elle était comme elle, victime de rumeurs, qui étaient certainement la cause de sa solitude. Les rumeurs… Généralement fausses, il n’y avait pas mieux pour briser quelqu’un et Lucy en savait quelques chose. Depuis qu’elle avait débuté sa carrière de violoniste, beaucoup d’histoires - souvent loin de la vérité – circulaient à son sujet dans les magazines. Les journalistes ne cessaient de la suivre partout où elle se rendait ;  notaient et photographiaient tout ce que la jeune femme faisait et faisaient leur propre interprétation qu’elle soit vraie ou non. Tout cela se rapprochait de plus en plus à du harcèlement et Lucy n’en pouvait plus. Elle s’était lancée dans la musique pour pouvoir jouer du violon comme elle le voulait et par la même occasion, donner un peu de bonheur aux gens grâce à ses mélodies. Mais plus les mois passaient et plus elle voulait arrêter tout cela. Elle si fichait de la gloire, elle voulait jouer tout simplement. C’est une des raisons qui l’a d’ailleurs poussé à mettre sa carrière entres parenthèses et de venir dans cette académie. Faire une pause et faire un point sur tout ça. Et surtout, vivre une adolescence comme les autres filles de son âge. Alors quand Kisako accepta de devenir son amie, sa toute première amie, Lucy sentit la joie l’envahir. Et s’en fut de même pour sa nouvelle amie au vu des larmes que celle-ci avait versé.

Kisako lui avoua qu’elle se sentait seule. Lucy l’avait compris déjà depuis un petit moment. Elle avait pu déceler la solitude de Kisako car, étant elle-même très seule, il n’était pas difficile pour elle de reconnaitre les signe de la solitude. Elle les connaissait par cœur.

« On est deux dans ce cas alors. Je n’ai jamais eu l’occasion de me faire des amis et je suis plus que ravie que ma toute première amie ce soit toi »

Lucy ne cessait de lui sourire, ne parvenant pas à cacher son bonheur. Puis la jeune Turner lui rappela qu’il lui fallait absolument une chambre au risque qu’elle vienne squatter la sienne ; ce qui ne semblait pas déranger Kisako, au contraire. Elle lui expliqua que si elle le pouvait, elle l’aurait fait avec plaisir ; mais les règles sont les règles. Lucy soupira, elle trouvait cette règle stupide. C’était dommage, elle aurait beaucoup aimé partager cela avec sa nouvelle amie.

« Dommage, ca aurait pu être amusant ! » Dit-elle en la suivant.

Les deux jeunes amies se rendirent donc à l’accueil. Comme Kisako, Lucy salua la femme qui occupait le poste d’hôtesse d’accueil. Lucy s’approcha donc d’elle et entama la discussion. Elle lui expliqua sa situation, qu’elle venait d’arriver et qu’elle avait encore quelques papiers à donner afin de compléter son dossier. Elle donna tout ce dont la femme avait besoin et celle-ci, en échange, lui donna quelques documents nécessaire aux nouveaux arrivants ; tels qu’un plan de l’académie, un dossier expliquant le mode de vie au sein de l’établissement, son planning de cours… Elle lui donna également la clé de sa chambre, lui précisant qu’elle se trouvait dans le pavillon du soleil ; ainsi qu’un uniforme. Elle lui expliqua que cette tenue était obligatoire pendant les heures de cours et qu’elle correspondait à la DayClass, la classe à laquelle Lucy était assignée. A la fin de cet entrevu, Lucy s’inclina et remercia la dame avant de s’éloigner d’elle afin de retrouver Kisako.

« Et bien… ca fait beaucoup d’informations d’un coup… » Lui dit-elle en soufflant. « Enfin, au moins je ne dormirai pas dehors cette nuit ! »

Elle rangea les documents qu’on lui avait confié, puis regarda l’uniforme. Lucy le trouva classique, mais jolie. Peut-être un tissu un peu trop lourd pour elle… Elle espérait être à l’aise dedans.

Kisako sourit en l'entendant. Elle était quelque une pile sur patte à cet instant même. Il faut dire qu'elle était une vampire de sang d'or et qu'elle venait de se faire une amie. Il n'y avait pas eu besoin qu'elle sache ce qu'elle était : son rang, sa nature..... Elle n'avait eu qu'à être elle, une amie avait d'elle-même demandait à ce qu'elles le soient toutes deux. Pour une fois, c'était sincère et cela réchauffait son cœur de savoir qu'il y avait toujours des gens bien, sur cette terre. Le fait venait semble-t-il qu'elle aussi se sentait seule. Comment était-ce possible qu'une jeune femme aussi belle, en étant une humaine, n'eut pas l'occasion de se faire d'ami ? Il ne lui semblait qu'elle ait un rang, pas qu'elle connaissait tous les nobles qui pouvaient exister. Il y avait juste que : quel que soit leur caractère et tempérament, toujours un petit quelque chose les tarissait. Alors que là en face d'elle rien ne montrait cela. Elle n'était pas du genre à questionner et puis elle avait comme le présentement que Lucy lui dirait, si cela était important un jour ou l'autre les raisons de cette solitude, comme elle le pourrait tout autant un jour.

_ Alors, on va pouvoir se soutenir. On dirait que le destin fait bien les choses.

Elle voyait que Lucy ne cessait plus de sourit et cela lui allait mieux que d'être seule en ayant prit la plus. Au moins pour certain regard maintenant elle ne passait plus comme quelqu'un d'étrange. Elle lui avait dit cela. En la voyant ainsi discutait avec elle, sourire, il était certain que la notion d'étrange n'avait plus lieu d'être. Elle était une jeune femme normal et elle en était contente. Quand elle ait émie l'idée de venir dans sa chambre, Kisako n'en aurait pas été contre. Pourtant, elle n'en avait pas le droit. Elle ne fut pas étonnée que Lucy en soupire. Elle était d'accord que cela aurait été amusant et sourit alors en pensant à quelque chose.

_ Oui, ça l'aurait été. Mais ça je peux toujours voir plus tard. Au pire je te montrerais ma chambre et mon pavillon. Et même si ça ne veut pas.

Elle lui sourit chaleureusement. Non, elle n'était du genre normalement à désobéir à des règles, mais si celles-ci étaient un peu trop excessives, les ignorait elle savait parfaitement faire. Elle ne connaissait qu'à cette époque une académie et un pensionna. Elle n'avait jamais connu cela dans son passé, mais là non. Ils suivaient bien les cours ensemble. Alors, pourquoi ne pas accepter que des amis viennent dans d'autres pavillons s'ils y sont invités ? Puisque le pavillon et celui des vampires ? Quoi qu'il en soit elle n'était pas n'importe qui et elle défiait quiconque au pavillon de la lune de faire quoi que ce soit qui la mettrait en colère. Serte elle se dissimulait, mais qu'ils essayent un jour de jouer à moi je suis le plus fort. Celui qui en prendrait le risque d'avoir très mal.

Elle l'accompagna ensuite et resta en retrait la laissant discuter avec l'hôtesse d'accueil. Elle saluait toujours poliment l'hôtesse, elle n'avait pas de souci avec celle-ci. Malheureusement elle eut le droit à son regard qui vous donne froid dans le dos lorsque Lucy revient vers elle. Quelle idée d'avoir mis là une personne qui savait pour les vampires et loups-garous. Elle regarda juste ensuite Lucy et n'avait aucun mal à sentir toujours le regard de l'hôtesse sur elle. En même temps c'était une vampire avec une humaine. Avait-elle déjà vu une amitié se faire si rapidement entre de race ? Même si par mauvaise attention elle aurait été avec Lucy, là elle aurait été grillé s'il arrivait quelque chose. Heureusement qu'elle n'était pas de ce genre. Le cas contraire Kisako aurait sans aucun doute senti une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.

_Oui, mais si tu as des questions je serais là. Ah et si tu veux bien tu me passeras ton plan, je te l'annoterais. Car comme il est, tu vas te perdre plus qu'autre chose. En rit. Il est plus compliqué que l'académie elle-même.

Cela sentait totalement le vécu et c'était bien le cas. À vouloir suivre le plan, elle s'était perdue. Elle avait noté ensuite des choses plus simples et qui l'aidaient à se retrouver plus facilement dans l'académie. Elle regarda l'uniforme de Lucy.

_ Le mien est identique, mais blanc. Tu as de la chance le noir est moi salissant.

Puis elle avança au centre du hall en souriant et tourne sur elle-même en y étant. Puis regarde vers Lucy.

_Tant que nous sommes là. Ici c'est le hall, tu as de porte d'accès. Celle vers l'allée d'entrée de l'académie et la seconde donne sur le parc. Ensuite, tu as les escaliers vers l'étage. Ici c'est simple à retenir. À droite, c'est tout ce qui est administration, gestion, personnel, professeurs et à gauche tout ce qui est pour nous. Bien que si un professeur veut te voir les bureaux et la salle des profs et sont au dernier étage à droite. Après c'est rare que l'on aille aux autres endroits en tant qu'élève.

Lucy acquiesça en entendant Kisako lui dire qu’à partir de maintenant, elles pourraient se soutenir mutuellement et que le destin faisait bien les choses. Elle avait sûrement raison, parfois il arrivait que le hasard fasse les choses correctement. Le destin ? Peut-être. Lucy n’y croyait plus, ayant été déçue par le passé, mais pourquoi pas. Peut-être étaient-elles destinées à se rencontrer ce jour-là, dans cet endroit qu’était l’académie. Peut-être les avait-on réunis pour qu’ensemble elles affrontent la vie qui ne leur a pas toujours fait de cadeau. Que toutes les deux, elles puissent avancer et s’éloigner de ce point commun qui leur pèse et est un fardeau pour elles : la solitude.

« Tu as raison, pour une fois, il fait bien les choses c’est vrai ! »

Lucy était très heureuse et elle n’avait pas ressentit cela depuis un bon moment. Elle aurait tellement voulu croiser le chemin de Kisako bien avant aujourd’hui. Les choses auraient certainement été différentes si elles avaient pu se rencontrer plus tôt. Peut-être que Lucy aurait davantage apprécié sa carrière si elle avait eut une amie comme Kisako auprès d’elle. Une amie qui l’aurait soutenue, qui l’aurait guidé et aidé à prendre les bonnes décisions. Qui n’aurait jamais cru un traitre mot de ce qui se dit sur elle dans les journaux et les magazines car après tout, elle l’aurait connu mieux que personne. Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais ! Et Lucy avait bien l’intention de profiter de sa nouvelle amitié avec la jeune demoiselle. Avoir une amie sincère comme elle était un cadeau qu’elle savourerait autant de temps que Kisako accepterait de rester à ses côtés. Elle espérait que jamais la jeune femme ne se lasse d’elle ; elle supporterait mal de voir son amie s’éloigner d’elle et se retrouver face à cette solitude qu’elle souhaite tant oublier.

Quand Kisako lui affirma que même si elle n’était pas autorisée à la faire entrer dans son pavillon, elle ferait quand même en sorte qu’elle puisse venir visiter sa chambre. Lucy en était plus que ravie. Elle était touchée de savoir que son amie était prête à ne pas tenir compte de cette règle à l’avenir pour elle, pour lui faire plaisir. Oui, car Lucy était curieuse de savoir dans quel environnement vivait Kisako. Elle voulait aussi voir à quoi pouvait bien ressembler son pavillon de l’intérieur et voir ce qu’il avait de différent avec le sien. Lucy était heureuse d’avoir comme amie quelqu’un qui prendrait des risques pour elle ; elle-même n’hésiterait pas à en faire autant. Cette confiance qui s’installera petit à petit entre les deux jeunes femmes sera une chose précieuse à ne pas gâcher et elle en avait conscience.

« Quand tu veux ! Je te montrerai la mienne également ! Enfin faut d’abord que je l’ai pour ça. » Dit-elle en riant.

Une fois la paperasse administrative réglée et surtout son uniforme et sa clé de chambre récupérés, Lucy retourna auprès de Kisako. Elle inspecta rapidement sa nouvelle tenue puis regarda le plan qu’on lui avait donné. Elle releva la tête vers son amie et l’écouta. Elle esquissa un sourire à sa remarque ; c’est vrai que ce plan n’avait pas l’air d’être simple. Elle accepta de lui confier son plan afin qu’elle y note quelques renseignements utiles. Heureusement que Kisako était là, elle n’avait pas du tout envie de se perdre, cette académie avait l’air tellement grande.

« Pas de soucis, si ca peut m’éviter une prise de tête et de la marche inutile pour retrouver mon chemin, ca serait avec grand plaisir ! » Dit-elle en riant à nouveau.

C’est vrai que Kisako était arrivée bien avant elle ici et devait bien connaître les lieux à présent. Bientôt, elle aussi connaîtrait les lieux comme elle et ce plan ne lui servira plus à rien à l’avenir, mais ce n’était pas encore gagné. Surtout que Lucy avait un très mauvais sens de l’orientation et aucune logique dans ce domaine. Elle regarda à nouveau son uniforme puis reposa les yeux sur Kisako. Ah oui, tous les élèves n’avaient pas le même. En y réfléchissant bien, cela était logique. C’était plus facile de reconnaître les élèves appartenant à tel ou tel pavillon grâce à cela et ainsi, surveiller qu’ils n’aillent pas dans le bâtiment qui n’est pas le leur.

« Ah oui, je vois. Donc si j’ai bien compris, noir pour le pavillon du soleil et blanc pour celui de la lune. C’est étrange mais je m’y ferais. »

Kisako avança alors un peu plus loin dans le hall jusqu’à atteindre son centre. Elle se mit alors à tourner sur elle-même ce qui fit sourire Lucy qui la rejoignit alors. Kisako lui expliqua alors à quoi servait le bâtiment dans lequel elles se trouvaient. La jeune Turner écouta attentivement et tenta de retenir toutes ces informations dans sa tête.

« D’accord… Je savais que c’était grand mais pas à ce point. » Dit-elle en parcourant la pièce du regard. « Et dire qu’il y a d’autres bâtiments… Je ne serais pas étonnée si je me perds. » Ajouta-t-elle, un sourire peu rassurée sur le visage.

Kisako était ravi qu'elle soit de son avis. Depuis le temps qu'elle n'avait plus eu de réelles bonnes choses. Un peu de joie et une très bonne chose faisait un bien fou. Cela se voyait et se verrait aussi plus tard. Son comportement ne pourra pas rester celui qu'il était. Elle n'avait plus de raisons à présent de rester juste avec les fleurs ou s'occuper du club. Elle aurait à présent du temps à passer avec quelqu'un.

L'enthousiasme régné parmi les jeunes femmes, il était rare que de telles rencontres se fasse. Pourtant, il suffit juste d'un pas pour les provoquer et c'est ce qui venait de se produire. Une intuition, un pressentiment et quelques pas dans cette direction pour qu'une amitié naisse. Pas besoin de superflu, juste ce que l'on est et suivre ce que vous dites votre cœur. Que vous le croyez ou pas, le cœur aussi commande à l'amitié, sans cœur il n'y a pas possibilité de lien. Le cœur que la sang-d'or suivait toujours le prouvait à nouveau. Nul besoin de prémédité les choses elle vous tombe dessus sans que vous le vouliez. Quand cela était de bonne chose, c'est un bonheur que nul ne peut ignorer. Aussi éphémère comme une fleur ou aussi solide que le diamant qu'il soit. C'est ce qui fait nos vies et ce que nous sommes. Choses que l'on n'oublie pas et qui sont gravés dans nos mémoires.

Cela là ravi de savoir que comme elle, elle avait l'envie de lui montrer là où elle passerait son année. Qu'importe la différence de leur pavillon et la leur, l'envie de partager était plus forte que le reste. Et puis ainsi n'allait-elle pas apprendre à mieux de connaître toutes les deux ? Bien sûr que si. C'est ainsi que les liens ce souderont et durciront, pour devenir à l'épreuve de tous. Du moins c'est ce qu'espérait Kisako en l'entendant ainsi être en accord avec elle. Le futur pouvait être dur comme cruel et elle le savait que trop bien. Malgré cela elle n'en restait pas moins optimiste et joyeux. Un rayon de soleil pour les vampires qu'est sa « famille ». C'est ainsi qu'elle avait toujours ressenti les choses en étant auprès d'eux. Aussi la raison pour laquelle elle était si protectrice avec eux. Tout ce qu'elle souhaite c'est le sourire de ceux qui l'entourent. Avoir cela lui suffisait pour sourire et vivre.

_ Génial ! Ça t'évitera la marche inutile, je pense être assez compréhensible pour que tu en ai pas besoin. Et je crois que je peux me vanter d'être plus logique que le réalisateur de ce plan.

Elle en rit aussi. Un sourire éclatant rayonnait sur son visage. Le bonheur, il n'y avait rien de tels pour qu'elle resplendisse comme une rose ayant reçu la pluie et s'épanouissant au soleil qui brillait à présent. Il lui semblait que plus rien n'allait pouvoir lui faire perdre son bonheur. Elle serait là, ou là pour toujours. Quoi qu'il arrive, elle venait de donner son amitié et la jeune femme qu'elle était ne la reprendrait jamais. Incapable d'en venir à détester une personne qu'elle avait appréciée, aimait …. C'était qui elle était et que personne n'a jamais pu changer. Elle avait envie de danser, de rire, de s'amuser et de profiter tout simplement. La remarque la fit rire.

_ C'est vrai que c'est étrange. Moi j'aurais dit : noir pour la Night et blanc pour la Day. Mais c'est l'inverse. Les Stars eux en ont un bleu foncé, comme le ciel la nuit avant qu'il ne soit noir.

Elle aussi avait trouvé ceci un peu étrange. Elle avait fini par se dire que peut-être que cela venait de l'époque de l'ancienne académie. De ce qu'elle avait compris les cours n'étaient partagés et les Nights avaient donc obligatoirement cours la nuit. Et l'on repaire mieux le blanc dans l'obscurité. Pour aujourd'hui... Cela doit aussi être plus simple, après tout vous ne verrez pas beaucoup de vampire le jour.

Ensuite, elle s'était avancée vers le centre et n'avait pas résistée à tourner sur elle-même. Le hall était si beau et tellement grand, qu'il pourrait être une piste de danse parfaite pour elle. Elle regarda son amie s'approchait d'elle et sourit en l'entendant dire. De l'extérieur il était difficile de savoir exactement la taille de l'établissement. S'y perdre plus facilement dans l'aile administrative qu'ailleurs. Il était certain pourtant, que lorsque l'on arrive on la trouve immense cette académie Cross.

_ T'inquiète pas. Tu viendras plus souvent par l'extérieur et principalement à gauche pour manger et la bibliothèque à l'étage. Enfin, si tu es convoqué, il sera peut-être plus compliqué de trouver.

Elle prit sa main ensuite pour avancer et sortir dans le jardin où il y a les cerisiers. Sourit en voyant les arbres et leurs magnifiques fleurs. Ici, c'était un autre endroit où elle traînait beaucoup. Et oui, encore et toujours les fleurs. Ce qui l'apaisait le plus et qui lui rappelait sa demeure, demeure qui n'existe plus à cette époque.

_ Voilà, c'est d'ici que l'on rejoint le réfectoire et la bibliothèque. Regard de cerisier entours l'entrée. Au rez-de-chaussé c'est la salle des banquets. Le dîné de bienvenue aura lieu là. On va pouvoir profiter des Sakura.

Elle parlait beaucoup des fleurs, c'est simplement son amour pour celle-ci qui s'exprime et pas autre chose. Elle ne peut pas s'en empêcher et s'en rendre compte. Quand on aime l'on ne compte pas.

Lucy était enfin soulagée et baignait dans un bonheur qu’elle ne connaissait pas. Quand elle avait prit la décision de faire une pause dans sa carrière, elle savait que beaucoup de choses allaient changer. Déjà le fait d’aller étudier avec d’autres et non plus dans son coin avec un enseignant qui la suivait partout dans ses déplacements et ses tournées. Côtoyer d’autres jeunes gens de son âge allait lui faire du bien, enfin c’est ce qu’elle avait espéré. Et en plus de cela, elle se rendait carrément dans un pensionnat et serait alors confronté aux autres en permanence. Ca c’était du changement pour la demoiselle. Son mode de vie ne serait pas du tout le même et il fallait avouer que cela l’avait beaucoup inquiétée et stressée de se retrouver dans un milieu dont elle ne connaissait rien. Alors oui, elle était à la fois heureuse et soulagée d’avoir pu se faire une amie ici et surtout, aussi rapidement. Elle ne pouvait pas espérer mieux. Et puis, elle sentait au fond d’elle que cette amitié serait très importante pour elle à l’avenir, qu’elle serait quelque chose de très précieux auquel elle devra faire très attention. Elle souhaitait sincèrement que leur relation ne connaisse jamais de fin et elle avait bien l’intention de tout faire pour cela.

En tout cas, malgré le peu de temps qu’elles avaient passé l’une avec l’autre, les deux jeunes femmes semblaient toutes deux impatiente et enthousiastes de découvrir leur mode de vie. Ce que faisait très plaisir à Lucy était que Kisako semblait attacher autant d’importance à leur nouvelle amitié qu’elle. Depuis toute petite, Lucy avait besoin de partager des choses et surtout son affection qu’elle n’avait cessé de refouler en elle depuis toutes ces années. Plus le temps passait, et plus elle avait besoin d’être entouré de gens sincères et de donner son amour. Sa famille, enfin si l’on peut appeler ça comme ça, n’a rien d’un cocon très chaleureux ; c’est pourquoi, jusqu’à aujourd’hui, cet amour avait été enfermé au plus profond d’elle-même. Mais grâce à Kisako, elle sentait qu’elle pouvait enfin se libéré de ce poids et de cet envie qui lui pesaient. Une amie, c’est tout ce dont elle demandait.

« Oh ca je veux bien te croire ! Je te fais confiance » Dit-elle en riant. « Si je me perds avec tes indications, tu auras intérêt à venir me récupérer ; même si c’est au fin fond de cette fameuse forêt ! » Ajouta-t-elle en plaisantant.

Lucy était ravie de voir son amie sourire et plaisanter avec elle ainsi. Finalement, elle qui pensait ne pas savoir comment réagir face à cette amitié - au vu de son manque d’expérience en la matière – se sentait très à l’aise. Les gestes, les paroles, les plaisanteries venaient tout naturellement et ça, c’était génial. Pas besoin de se forcer ou je jouer au quelconque rôle. Elle était elle-même et cela suffisait amplement.

« Ben tu vois, j’aurais eu le même raisonnement que toi. Faut croire qu’on n’a pas la même logique que les autres. » Dit-elle en souriant. « D’accord, ben au moins, cela me permettra de reconnaitre facilement mes compagnons de pavillon. »

Le raisonnement de Kisako était identique à celui de Lucy. Il n’y avait pas qu’elle qui avait une logique différente de la normale. Comme quoi, elles devaient être faites pour devenir amies ces deux là. Pour en revenir aux uniformes et leur couleur, cela l’arrangeait que le sien soit noir. C’est une couleur qui lui allait très bien et puis c’était beaucoup moins salissant, pensa-t-elle en s’avançant vers Kisako. Une fois au centre du hall, elle regarda le plafond comme son amie. L’ambiance que dégageait cette pièce était très attirante. Peut-être le côté un peu ancien de la déco… Elle ne pouvait l’expliquer mais plus elle en voyait, plus elle voulait en voir. Sa curiosité sans doute. Cependant, la grandeur des lieux n’avait rien pour la rassurer. Vivement qu’elle ait le plan amélioré de Kisako.

Elle acquiesça aux différentes explications de son amie en détaillant bien les lieux afin de s’en imprégner. Elle sentit alors la main de Kisako envelopper la sienne. Elle les regarda alors puis leva les yeux vers la demoiselle. Elle la sentit alors la tirer en avant pour avancer et la suivit donc. Elles arrivèrent jusqu’au jardin. Lucy était émerveillée par la beauté de celui-ci. Tous ces cerisiers en fleurs rendaient l’atmosphère si paisible, elle trouvait cela très agréable à regarder. Elle savait déjà que cet endroit serait l’un de ses préférés et qu’elle s’y rendrait souvent pour y jouer quelques mélodies de son répertoire.

« Cet endroit est magnifique… Toutes ces fleurs, j’aime beaucoup. Cela m’inspire… » Dit-elle en tournant sur elle-même afin de balayer le lieu du regard.

Elle se stoppa alors sur la salle des banquets où aura lieu le fameux dîné de bienvenu dont lui avait parlé il y a quelques temps de cela. Une nouvelle épreuve pour la jeune femme qui, à part en concert, n’avait pas l’habitude de côtoyer autant de monde à la fois.

« Je vois… » Elle se tourna alors vers Kisako « Tu comptes y aller à cette soirée ? » Demanda-t-telle en la regardant dans les yeux.

A présent, son amie ne l’intimidait plus comme au début et cela était une très bonne chose. C’était un signe qu’elle était bien en sa compagnie.

Cela ne faisait qu’un soir qu’elle était arrivée dans cette académie, et pourtant Lucy avait fait pas mal de progrès en matière de relations humaines. Elle se sentait comme renaitre. Petit à petit, elle devenait la personne qu’elle avait tant souhaité être depuis tout ce temps. Cette nouvelle facette d’elle, elle l’avait enfouie en elle depuis toutes ces années et avait enfin pu la libérer. Elle commençait à s’épanouir et à découvrir un mode de vie qui la changeait complètement du sien. Elle se sentait libre, libre de faire tout ce dont elle avait envie, sans personne sur son dos à lui dire quoi faire. Et tout cela, elle le devait à sa nouvelle amie, Kisako. La jeune femme ne devait pas se douter qu’elle était devenue un facteur important ; à quel point elle venait de changer la vie de Lucy, et tout cela rien qu’en une rencontre.

« Méfies toi, ca pourrait vraiment arriver tu sais ! » Dit-elle en souriant affectueusement.

Kisako était vraiment une personne adorable. Elle sentait qu’elle serait vraiment bien à ses côtés et qu’elle pourrait compter sur elle dans les moments difficiles. Oui, Kisako était le genre de fille que Lucy avait toujours regardé au loin, avec cette envie de partager rires et tristesse avec elle. Mais elle était également le genre de fille que Lucy s’était résigné à avoir comme amie, de peur de tout gâcher ; de peur que finalement ce qu’elle voyait à travers elle, n’était peut-être pas la vérité. Elle était effrayée, jusqu’à aujourd’hui. Kisako lui avait tendue la main et Lucy l’avait attrapé, tout simplement.

« Oui, et je pourrais te voir de loin aussi, avec ton uniforme blanc. Comme si tu avais une pancarte avec une flèche au dessus de toi, impossible de te louper ! » Dit-elle en mimant la pancarte au dessus de sa tête avec ses doigts, d’un ton amusé.

Lorsqu’elles se rendirent dans les jardins, Lucy fut émerveillée par tous les cerisiers en fleurs qui s’y trouvaient. Elle regarda alors Kisako quand celle-ci lui dit que certaines personnes le prenait pour une idiote d’aimer ainsi les fleurs. Il n’y avait pas de quoi, pensa Lucy. Chacun était libre d’apprécier ce qu’il voulait, même si cela ne plaisait pas à tout le monde. Elle comprenait ce que voulait dire son amie, elle-même aimait la musique, surtout le violon. Elle trouvait ce son extraordinaire ainsi que tout ce qu’on pouvait faire avec. Si quelqu’un lui avait fait une réflexion sur sa passion, elle se serait sans doute vexée.

« Tu veux que je te dises, les fleurs sont des choses si jolies qu’il serait vraiment stupide de ne pas en profiter. Moi je trouve ça bien d’avoir quelque chose auquel se raccrocher et les fleurs, c’est une très belle passion. »

Lucy ne la lâchait pas du regard, elle la regardait tournoyer sur elle-même. Elle fut amusée de savoir que Kisako peignait. Effectivement, peindre une telle scène serait vraiment très agréable et ferait sans aucun doute un beau tableau. Alors qu’elle s’apprêtait à lui parler du fait que se serait formidable d’immortaliser ce moment et qu’elle serait ravie de voir ça, Kisako glissa et tomba sur les fesses. Lucy la regarda alors en clignant des yeux, surprise. Elle s’empressa alors de rejoindre son amie pour l’aider et vérifier qu’elle ne s’est pas fait mal en tombant. Mais lorsqu’elle allait lui demander si tout allait bien, celle-ci se mit à rire. La jeune Turner cligna à nouveau des yeux puis esquissa un sourire en la voyant ainsi. Elle lâcha également un petit rire avant de tendre sa main vers elle afin de l’aider à se relever.

« Ca va ? Tu ne t’es pas fait mal quand même ? C’était une sacré chute ! »

Après avoir eu confirmation que tout allait pour le mieux, Kisako poursuivit la visite guidée et lui parla de l’aile gauche et de la salle de réception ; salle qui allait accueillir élèves et personnels de l’établissement pour une soirée de bienvenue. Lucy lui avait d’ailleurs demandé si elle comptait se rendre à cette fameuse réception. Elle-même ne savait pas encore si elle allait s’y rendre. Cela l’intimidait mais peut-être que si son amie y participait, elle ferait l’effort d’y aller également. Lucy se sentait d’un coup rassurer quand elle lui confirma sa venue, et cela devait se voir sur son visage. Savoir qu’elle connaitrait au moins quelqu’un à cette soirée la soulageait et la rassurait beaucoup. A deux, les choses étaient beaucoup plus faciles.

« Ah d’accord, alors… On se verra là-bas. » Elle fit alors une pause, puis reprit. « On peut même peut-être y aller toutes les deux ? » Lui demanda-t-elle, en baissant un peu les yeux, les joues un peu rouges.

Elle serait contente de pouvoir passer plus de temps en compagnie de Kisako. Elle espérait que celle-ci accepte son invitation et l’accompagne.